Le président kényan, Uhuru Kenyatta, a lancé officiellement jeudi la construction de la ligne de chemin de fer Mombasa-Malaba, pièce centrale du futur grand chemin de fer est-africain qui reliera Mombasa (Kenya) à Kigali (Rwanda), en passant par Nairobi (Kenya) et Kampala (Ouganda).
La nouvelle ligne ferroviaire, d’un coût total de 13,8 milliards de $, est le plus grand projet d’infrastructure en cours dans la sous-région et devrait contribuer à renforcer sensiblement l’intégration de la communauté est-africaine comme l’a rappelé Kenyatta en indiquant lors de la cérémonie d’inauguration des travaux que « le chemin de fer développera non seulement le Kenya, mais au-delà, toute la région ». Présent aussi, Liu Guangyuan, l’ambassadeur de Chine au Kenya, a pour sa part parlé « d’un projet phare tant pour le Kenya que pour l’Afrique de l’Est ». Des mots soigneusement choisis : la Chine s’est engagée à financer, via la China Exim Bank, 85 % du montant total, le reliquat (15 %) restant à la charge du gouvernement kényan. Un engagement financier fort de la part de l’Empire du Milieu, qui poursuit sa politique de positionnement privilégiée dans cette région à forte croissance (6 % de moyenne annuelle depuis 2000). Mais qui n’est pas gratuit : les travaux ont été confiés sans procédure d’appel d’offres en 2011 à la China Road and Bridge Corporation, qui s’est engagée à achever la construction de la ligne en 2017. Les protestations de la société civile et du Parlement, de même que les explications gênées et confuses du gouvernement, signataire de l’accord bilatéral, n’y ont rien fait. Qui paie commande.