L’Histoire déterminera la portée réelle de l’événement, mais une chose est sûre : un pas important a été franchi samedi 30 novembre à Kampala avec la signature par les 5 pays membres (Burundi, Kenya, Ouganda, Rwanda et Tanzanie) de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE) d’un protocole d’accord instaurant une union monétaire, préalable à la création d’une future monnaie unique.
S’exprimant peu après la finalisation de l’accord, le président kényan Uhuru Kenyatta a pour sa part indiqué que «la signature du protocole d’accord d’union monétaire en Afrique de l’Est est la combinaison logique de tous nos efforts d’intégration». Un message d’espoir qui vient faire écho au thème adopté par la conférence, One people, One Destiny : Towards Monetary Union (un seul peuple, un seul Destin : en route vers l’union monétaire). La route devrait pourtant encore être longue avant l’avènement d’une monnaie commune est-africaine : la CAE se fixe un horizon d’une décennie. A plus court terme, la communauté est-africaine pourra d’ores et déjà compter sur un sérieux coup d’accélérateur avec le lancement d’une union douanière dès l’année prochaine, qui rendra effective la libre circulation de la main d’œuvre, des marchandises, des services et des capitaux entre les cinq pays. Un développement bienvenu, qui apporte un optimisme renouvelé au projet d’intégration de la CAE, victime depuis plusieurs mois de tensions internes. Entre les 3 partenaires zélés et déterminés de l’intégration que sont le Kenya, l’Ouganda et le Rwanda, et les deux nations plus circonspectes que sont la Tanzanie et le Burundi, il y a assurément des sujets de discorde à aplanir.