Avant même que notre sommet ne commence, nous avons été frappés par une bien triste nouvelle. Celle de la disparition de Nelson MANDELA. C’est pourquoi je tenais, au moment même où nous nous rassemblons, à dire les mots que vous pourriez prononcer à ma place, en ce moment même.
Le monde est en deuil.
Nelson MANDELA nous a quittés hier. Il était déjà entré dans l’Histoire de son vivant. Mort, il prend place dans la conscience universelle. Nelson MANDELA a changé bien plus que l’Afrique du Sud. Il a accéléré le cours du monde. Il était armé de ses seuls principes et d’une inaltérable volonté. Il aura réussi à emporter tous les combats qu’il a menés et engagés.
Nelson MANDELA a résisté à l’enfermement pendant 27 ans. Il a vaincu le système odieux de l’apartheid. Il a su tendre la main à ses oppresseurs. Il a bâti une démocratie dans un pays qui ne la connaissait pas. Il a fait de l’Afrique du Sud une puissance, oui, mais une puissance au service de la paix.
MANDELA est un exemple. Un exemple de résistance face à l’oppression. Un exemple de liberté face à l’injustice. Un exemple de dignité face à l’humiliation. Un exemple de clairvoyance face à l’intolérance. Un exemple de pardon face aux haines. Un exemple de lucidité face aux dérives du pouvoir. Un exemple d’intelligence face aux épreuves. Voilà ce
qu’était, et ce qu’est encore, MANDELA.
Et s’il est devenu un héros, un héros à l’échelle de la planète, c’est parce qu’il était profondément humain, profondément bon. Dans sa prison de Robben Island comme à la tête de l’Afrique du Sud, il était le même homme avec la même simplicité, la même modestie, le même sourire. Cette humanité, il l’avait résumée dans une belle phrase : « Au fur et à mesure que nous laissons briller notre propre lumière, disait-il, nous donnons aux autres la permission de faire de même»
Nelson MANDELA n’est plus là. Mais son message, lui, continuera à vivre, à inspirer les nouvelles générations. Nelson MANDELA sera toujours la figure autour de laquelle les hommes et les femmes qui luttent pour leurs droits voudront se réunir. Oui, ce sera toujours la référence pour ceux qui n’en ont jamais fini dans leur lutte contre le racisme, contre les
discriminations, contre toutes les intolérances et les injustices. Nelson MANDELA, ce sera toujours la figure vers laquelle les peuples qui luttent pour leur libération et leur émancipation se tourneront.
Mes chers amis,
Le destin veut que l’Afrique soit réunie, ici à Paris, dans un sommet sur la paix et la sécurité, au lendemain de la mort de Nelson MANDELA. C’est un symbole et, en même temps, une exigence de responsabilité.
La France, le pays des droits de l’Homme, rend hommage à Nelson MANDELA. La France partage le chagrin du peuple sud-africain qui vient de perdre le père de sa Nation. La France exprime sa solidarité à l’ensemble des Africains, ici représentés par les chefs d’Etat, les chefs de gouvernement et ministres. La France retient, en cet instant même, le message d’espoir pour tous les peuples du monde que MANDELA a porté.
Ce message, il nous oblige et la France fera, à sa place, tout ce qu’il faut pour en être digne. Mais aujourd’hui, c’est Nelson MANDELA qui préside les travaux de ce sommet.
François Hollande dans un discours lu vendredi 6 décembre à l’ouverture du sommet de Paris.