Le gouvernement kényan prépare une loi pour début 2014 dont l’objectif sera de renforcer les pouvoirs de la Banque centrale du Kenya (BCK). Une démarche que les analystes justifient par la nécessité de consolider le rôle de l’institution en tant que garante de la stabilité des prix et des taux d’intérêts. Présent lundi à la cérémonie de lancement d’une pièce commémorative célébrant les 50 ans d’indépendance du pays, le président Uhuru Kenyatta a confirmé lui-même la nouvelle : « Une nouvelle loi sera prochainement introduite par le gouvernement en vue de solidifier le cadre institutionnel de la Banque centrale, et lui permettre ainsi de remplir au mieux son mandat. Un pré requis indispensable pour assurer une croissance et un développement durables », a commenté le chef d’Etat. La préparation du projet de loi intervient dans un contexte marqué par des taux d’intérêts élevés[1] (près de 17 % en moyenne pour un prêt bancaire) et un mécontentement généralisé, beaucoup critiquant notamment l’impuissance de la BCK a enrayé cette spirale haussière. Un sentiment d’insatisfaction sur lequel surfent plusieurs personnalités de la classe politique kényane, à commencer par le vice-président William Ruto. Ce dernier a repris à son compte la lutte contre le niveau excessif des taux d’intérêts, « devenus si élevés qu’ils ont rendu impossible l’accès au crédit pour nombre de kényans » ; une situation intenable qui exige « …que la Banque centrale fasse tout ce qui est en son pouvoir pour réduire les taux ».