Alors que tous les indicateurs militaient pour une baisse, le Comité de politique monétaire (CPM) de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), a décidé de maintenir le statu quo au niveau des taux directeurs. Faute d’audace? Selon le président de la Banque centrale, Meyliet Koné, » le taux moyen pondéré des appels d’offres d’injection de liquidités à une semaine est ressorti à 2,54% à fin octobre 2013, en baisse de 27 points de base par rapport à juin 2013″…
De même, » le taux d’intérêt moyen pondéré des opérations est passé de 3,13% en juin 2013 à 3,05% à fin octobre 2013. La même tendance à la baisse caractérise le marché de la dette publique où le taux moyen pondéré des bons du trésor à un an a baissé de 26 points de base à 4,51% en fin octobre 2013″.
Autant de signaux qui militaient pour une baisse d’un quart à un demi point du taux directeur, relève cet observateur qui estime que la BCEAO doit rompre avec sa vision statique de la banque centrale et se mettre au service de la croissance. « Même la BCE qui soutenait jusqu’à peu que le rôle d’une banque centrale est de veiller aux équilibres, notamment à la lutte contre l’inflation » a abandonné discrètement cette posture au service d’une vision plus dynamique empruntée au modèle américain de la FED ».
Sur le plan macroéconomique, les membres du CPM estiment la croissance du produit intérieur brut (PIB) en volume de l’Union à 6% en 2013, après 6,5% en 2012. Les projections pour 2014 situent cette croissance à 7% dans un contexte de faible inflation (1,7%).
2 commentaires
Lorsque les liquidités de la BCEAO coutent moins cher , c’est à dire lorque les taux d’appels d’offre et de pension (t. directeur) baissent, est ce que les banques commerciales de l’UEMOA qui acquièrent ces liquidités augmentent de facto le volume des crédits bancaires alloués à l’économie (secteur privé et public) ?
Il est assez intriguant de remarquer que le ratio « crédits bancaires / PIB » stagnent quelque peu depuis les années 2000 malgré ces baisses tendancielles des principaux taux de la BCEAO depuis quelques semestres.
Ou, certaines banques ( moins avantagées en parts de marché et en depots) utilisent mieux ces liquidités emanant de la BCEAO pour financer l’economie réelle. A ce niveau, c’est donc à la BCEAO d’inventer des outils non conventionnels de Politique monetaire pour stimuler le financement bancaire de l’Economie , encore assez faible dans ces pays de l’UEMOA et par consequent casser progressivement le diktat economiquement improductif des banques oligopolistiques qui font « dormir » la liquidité excedentaire dont elles disposent.
Cher Attoh Wallah,
Vous avez raison de dire que la BCEAO se doit d’inventer des outils non conventionnels de Politique monetaire pour stimuler le financement bancaire de l’Economie. Le péché de cette institution est justement d’être trés (trop) conventionnelle pour se réinventer. Peut être du fait de sa souveraineté relative ?
La rédaction de Financial Afrik