Egypte 10%. Afrique du sud 7,3%. Algérie 6,4%, Tunisie 6% ou Maroc 4,4%. Il ne s’agit pas du taux de croissance ou de la progression de l’inflation attendus en 2014 dans ces pays africains. Loin s’en faut. Et bonne nouvelle, au contraire, pour les salariés de ces pays. C’est la hausse des salaires calculée pour l’an prochain par le cabinet international de conseil en management Hay group dans une étude publiée le 10 décembre. Autant dire que les fiches de paie entre salariés Africains vont s’échanger, se jauger ou se confronter tout au long de l’année 2014.
A l’heure où il n’est question que de mettre en place les outils pour une croissance inclusive en Afrique, c’est une bonne nouvelle, et une perspective d’un avenir meilleur, pour tous les salariés du continent – en tout cas pour ceux qui travaillent dans le secteur formel ! -.
Mais pas question de s’emballer trop vite. La crise mondiale est toujours là. Elle anesthésie les prétentions d’investissement des entreprises, elle pèse sur leur gestion et leurs comptes et finit donc par agir comme un étouffoir sur les prétentions salariales de tous les cadres, les employés et les ouvriers.
Selon Hay Group, ainsi, les augmentations de salaires ralentiront sur toute la planète en 2014. Le cabinet international estime que les entreprises seront, partout dans le monde, un peu plus intraitables dans leurs négociations sur les augmentations salariales. Il table sur une hausse de moyenne de 3,1% (contre 3,3% en 2013).
Mais comme toujours, tous les pays ne seront pas logés à la même enseigne. Les évolutions salariales de pays dits matures, comme le Royaume-Uni et la France, se situeront autour de 2,5%. L’Allemagne se démarquera légèrement avec 3% prévus.
Sans surprise, les marchés en forte croissance connaîtront les augmentations les plus fortes. A commencer par les pays émergents. En Russie et en Turquie, la hausse moyenne sera respectivement de 7,8% et 7,7%. Elle grimpera jusqu’à 24,3% en Argentine et même à 27% au Venezuela !
Le climat salarial sera moins débridé sur le continent. L’étude du cabinet Hay group montre que le Moyen-Orient et l’Afrique connaitront quant à eux une quasi-stabilisation avec une différence de 0,5 point par rapport à 2013, avec tout de même, une progression de 5,7% en moyenne des salaires.
Seul bémol, toutefois, le rôle de l’inflation qui peut torpiller les hausses de salaires attendues ou arrachées par les salariés dans les pays émergents. A l’exemple, presque caricatural, du Venezuela. Alors que les salariés pourraient se réjouir avec une revalorisation de leur fiche de paie de 27% en moyenne en 2014, l’inflation attendue à 36,4% l’an prochain cannibalisera en grande partie l’effet de cette hausse dans ce pays sud-américain.
C’est pourquoi face à ces périodes de croissance molle et de forte inflation, Hay Group encourage les entreprises à imaginer de nouvelles solutions de rémunération, sans se cantonner au salaire. C’est peut être l’occasion pour les entreprises africaines de réfléchir à de vraies politiques de ressources humaines, avec des grilles de salaires claires et transparentes, des opportunités dans le cadre de la gestion des carrières. Des stratégies de ressources humaines indispensables si les entreprises veulent retenir les meilleurs des Africains dans leurs effectifs.