Sur la une du mensuel mauritanien « Mauritanies1 », une photo en noir et blanc prise un certain 10 juillet 1978, jour inaugural des coups d’Etat dans ce pays sahélo-saharien. Depuis, ce territoire stratégique dans la définition coloniale française est ballotté entre toutes les influences. S’y rencontrent l’incohérence maghrébine et la faiblesse structurelle de la CEDEAO, l’excès de nationalisme arabe et le peu d’indépendance de l’Afrique de l’Ouest.
Nous avons d’un côté, un Maghreb arabe qui ne peut pas mourir de sa belle mort, n’étant pas encore né. Et de l’autre, une CEDEAO experte en solutions internationales pour des problèmes locaux, capable de voir le Mali envahi par 300 illuminés sans intervenir. D’un côté, cinq pays qui ont proclamé leur union de la plus solennelle des manières, en 1989 avec, pour chacun, une monnaie non convertible, un système de change ultra-national et, dans plusieurs cas, des visas obligatoires pour les citoyens des pays membres. De l’autre, nous avons un passeport unique mais des droits de douane et des chek points qui réduisent, marginalisent et découragent toute tentative de commerce bilatérale. La Mauritanie se trouve au beau milieu de ces incohérences. Comment peut-elle donc être stable, contrainte qu’elle est à jouer l’équilibriste entre Alger et Rabat, Bamako et Dakar. Avec la plupart des voisins cités, il y a une histoire particulière, un intérêt particulier qui fait que le Sahel est toujours le Sahel: du sable et de la sécheresse. A lire dans Mauritanies1 numéro 35.
Dia El Haj Ibrahima, Nouakchott