Fin d’une décennie dorée pour… l’or. Le précieux métal connait une fin d’année difficile. Et pour la première fois depuis l’an 2000, l’or termine l’année dans un mouvement de baisse particulièrement marqué. En 2013, le métal jaune a perdu 27% de sa valeur.
Le mouvement à la baisse du métal est l’une des réactions marquantes à l’annonce de la Réserve fédérale (Fed), en milieu de semaine dernière, de réduire le débit de son robinet de liquidités. Une décision qui a neutralisé net le principal atout de l’or : sa capacité à être une valeur refuge. Or depuis le début des interventions de la Fed, en décembre 2008, le cours du précieux métal s’est adjugé 60 %.
Une annonce américaine qui a relâché la pression sur les marchés. Ce qui a diminué les besoins pour les investisseurs en valeurs refuges et signé le retour à la prise de risques sur les marchés (actions, devises des pays émergents…). Les investisseurs financiers, qui avaient massivement investi au plus fort de la crise financière dans des fonds adossés sur des stocks physiques d’or (les ETF) se sont débarrassés de plus de 800 tonnes d’or au cours de l’année 2013.
Dans sa chute, l’or a entraîné le platine, le palladium et surtout l’argent. Mais si le palladium sauve l’essentiel avec une hausse de seulement 1% en 2013, le platine a cédé 10% cette année alors que le métal blanc enregistre la chute la plus brutale en 2013, avec un recul de sa valeur de 34% cette année.
Dans ce contexte, les analystes sont divisés sur les perspectives de l’or et de l’argent en 2014. Même climat très volatile pour les matières premières agricoles. Le cacao a fortement progressé cette année, à la différence de la plupart des autres matières agricoles. Le cacao a bondi d’environ 25% à Londres comme à New York, égalant plusieurs fois au cours du deuxième semestre des plus hauts en deux ans. Le 28 décembre, la fève a même atteint à Londres un record inégalé depuis septembre 2011 nouveau record à 1 809 livres sterling la tonne.
Cette hausse est attribuée à la conviction grandissante parmi les experts que le marché du cacao connaîtra un déficit de l’offre en 2013/2014, en raison la contraction de l’offre (le déficit a déjà été de 160 000 tonnes la campagne passée) et à l’expansion de la demande. L’anticipation d’une récolte moins importante en Côte d’Ivoire et au Ghana, qui assurent près de 60% de l’offre mondiale, explique cette tendance. En conséquence, le marché anticipe des cours élevés à 1 850 livres sterling la tonne à Londres fin 2014.
Destin très différent pour le café qui devrait rester plombé par l’excès d’offre en 2014. Des récoltes surabondantes sont attendues à peu près partout. En 2013, déjà, le café a connu une année 2013 désastreuse, l’arabica plongeant de 19% à New York, tandis que le robusta cédait près de 12% à Londres. Grevé par une offre pléthorique, l’arabica est même tombé à son plus bas niveau depuis sept ans début novembre.
Comme le café, le sucre a été durement touché par l’abondance de l’offre en 2013, avec une quatrième saison consécutive de surplus, reculant de 15% à Londres et de 16% à New York. Selon les analystes, toutefois, le marché du sucre pourrait s’équilibrer l’année prochaine.
Prudence et vivacité de réaction seront donc les maîtres-mots en 2014 pour tous ceux qui vivent, produisent ou investissent dans les matières premières.