Il se susurre dans certaines chapelles bien pensantes que l’Afrique serait trop peuplée. La carte que vous voyez, réalisée par l’agence Sopel International, nous dit le contraire.
Il se susurre dans certaines chapelles bien pensantes que l’Afrique serait trop peuplée. La carte que vous avez ici entre les mains, réalisée par l’agence Sopel International, nous dit le contraire. La superficie du continent africain est égale à la somme des superficies de plusieurs pays associés à la puissance et au gigantisme : Etats-Unis, Chine, Inde, Argentine, Union européenne et Mexique. Sans vouloir entrer dans le débat fécond entre croissance du PIB et croissance démographique, concentrons-nous sur l’atout géographique du continent le plus riche au monde en réserves hydriques, en ressources minières et en terres cultivables.
Cette immensité de l’Afrique pose d’abord le problème des infrastructures et de la logistique, essentielles dans l’intégration régionale. Comment diminuer les coûts prohibitifs de la logistique quand les routes sont relativement inexistantes, quand le temps de passage portuaire est quatre fois trop long, quand les barrières naturelles et administratives survivent à tous les traités et à toutes les conventions douanières ?
Les économistes associent souvent la possibilité des économies d’échelle à l’existence de marchés suffisamment importants. Or, à l’heure actuelle, seuls sept pays africains comptent une population de plus de 40 millions d’habitants. Les 49 autres présentent des volumes de population tels qu’il leur sera toujours plus facile d’importer des produits de la Chine que d’en fabriquer eux-mêmes.
Adama Wade (la première version de cet article a été publiée par Les Afriques le 23 mai 2009)