L’argent va à l’argent. Depuis la nuit des temps. Et ce n’est pas près de changer. Même dans ce monde en plein tumulte, une valeur sûre parvient à s’adapter à tous les types de climats économiques, surtout les plus hostiles et les plus difficiles, et continue d’engranger les dividendes année de crise après année de crise : le milliardaire. Selon le dernier classement publié le 2 janvier par Bloomberg – un classement réalisé en quasi temps réel en fonction des cours de la bourse et de la fluctuation des monnaies -, les personnes les plus riches du monde le sont devenues encore plus en 2013.
Pas farouches pour un sou, elles acceptent sans conditions d’élargir leur cercle. Parmi les 300 milliardaires les plus riches de la planète figurent 109 nouveaux entrants en 2013. Dont, par exemple, Lynsi Torres, la femme milliardaire la plus jeune des Etats-Unis. A 31 ans, elle gère la chaîne de fast-food In-N-Out Burger, un petit empire qui compte 280 restaurants et dont la valeur est estimée à 1,1 milliard de dollars, héritage d’un simple drive-in créé en 1948 à Baldwin Park, dans l’Etat de Californie.
Selon Bloomberg, la fortune cumulée des 300 personnalités les plus aisées s’est élevée à 3 700 milliards de dollars, soit 524 milliards de dollars (383 milliards d’euros) de plus qu’en 2012. Ce qui signifie aussi que ces 300 milliardaires dorment sur un capital qui représente plus de deux fois le PIB de tout le continent africain !
L’an passé, les patrimoines qui ont connu les plus importantes progressions ont été constatées dans l’industrie de la technologie, dont les gains ont progressé de 28% au cours de l’année.
D’ailleurs après s’être fait dépossédé de son titre d’homme le plus riche de la planète, l’Américain Bill Gates reprend sa couronne de n°1 mondial, avec une fortune qui a augmenté de 15,8 milliards de dollars en 2013 pour s’établir à 78,6 milliards. Il est vrai que la capitalisation boursière de Microsoft s’est envolée de 88 milliards de dollars l’année dernière.
A 58 ans, le fondateur du groupe informatique détrône ainsi l’homme d’affaires mexicain Carlos Slim qui descend sur la deuxième marche du podium avec un patrimoine estimé à 73,8 milliards de dollars, en recul de 1,4 milliard de dollars par rapport à 2012. Le fondateur d’Inditex et créateur de la marque de vêtements Zara, l’Espagnol Amancio Ortega, se classe troisième. Son magot personnel s’est envolé de 8,9 milliards de dollars l’an passé pour atteindre 66,4 milliards de dollars.
D’une manière générale, ce sont comme toujours les Etats-Unis qui dominent le monde avec 67 milliardaires. Parmi les BRICS, la Russie se distingue avec 17 milliardaires. La Chine (7 milliardaires), le Brésil (7), l’Inde (8) sont dans un mouchoir poche, et distancent l’Afrique du Sud (2). Toutefois, l’Africain le plus riche demeure le Nigérian Aliko Dangote, 27e fortune mondiale, avec 24,1 milliards de dollars de patrimoine l’an passé.
Autre tendance du classement Bloomberg 2013 : le net recul des fortunes fondées sur le pétrole, le gaz et les matières premières. Les grandes fortunes de Russie, d’Amérique du Sud, d’Inde et même de Chine ont perdu de leur superbe, pénalisées par le ralentissement de la croissance pour certains et la fin du cycle favorable au secteur des matières premières pour d’autres.
Mais que les milliardaires se rassurent. La tendance actuelle ne devrait pas s’inverser puisque selon John Catsimatidis, le fondateur milliardaire de Red Apple Group : « Les riches vont continuer à s’enrichir en 2014. »