Suite à une ordonnance rendue par le juge du deuxième cabinet, Samba Fall, la CBAO a transféré les 47 milliards de FCFA découverts dans 23 coffres forts loués au nom de Aida Ndiongue, sénatrice membre du Parti démocratique sénégalais (PDS). L’argent a été transféré de la CBAO à la Caisse de Dépôt et de Consignation. C’était mardi 4 février 2013 lors d’une descente impressionnante des éléments de la gendarmerie au siège de la banque.
L’Etat est désormais détenteur des 47 milliards de francs Cfa de Aïda Ndiongue jusqu’à la fin des enquêtes sur l’origine de cette fortune. D’ores et déjà de nombreuses zones d’ombre subsistent. Voici les 7 questions qui reviennent dans nos entretiens avec des banquiers de la région.
1- Pourquoi le patron de la CBAO, Abdelkrim Raghni, n’était au courant de rien.
2-Pourquoi confond-il la location du coffre fort de la banque, logé dans une chambre forte avec caméras de surveillance, à la location d’une voiture?
3-Pourquoi la Commission bancaire et la BCEAO, gardiennes de l’orthodoxie bancaire en zone UEMOA, sont en retrait dans ce dossier ?
4-Pourquoi le patron de CBAO et ses collaborateurs n’ont pas fait une déclaration de soupçon, procédure minimale face à une personnalité politiquement exposée détenant 23 coffres?
5-Combien de personnes en zone UEMOA détiennent 23 comptes et plus de 47 milliards ?
6- Quel est le parcours d’Abdelkrim Raghni jusqu »à sa nomination à ce poste stratégique de représentant de la deuxième banque de l’UEMOA au Sénégal?
-7 La déclaration de soupçon envoyée à la brigade financière viole-t-elle le secret bancaire?
Un commentaire
Je vous invite vivement à fouiller dans le passé pour le moins trouble de Abdelkrim Raghni, actuel DG de la CBAO, impliqué dans l’affaire de blanchiment qui secoue le Sénégal. C’est un ancien dirigeant du Crédit Immobilier et Hotelier, banque publique qui a fait l’objet du plus grand scandale financier du Maroc, avec près de 2 milliards de dollars de fraudes. Raghni a été inculpé pour corruption, dilapidation de deniers publics. IL a fait l’objet d’enquêtes par la police des crimes financiers et a été longuement entendu par le juge d’instruction et la commission d’enquete parlementaire. Suite à cela, il a été emprisonné pendant plusieurs mois à la prison de Salé, une ville près de Rabat, avant d’être soi disant « blanchi » et libéré, suite à l’intervention d’un haut responsable de l’Etat, membre de la famille de sa femme. Il a ensuite été licencié du CIH et recruté par son ami, Khalid Oudghiri, qui était à l’époque PDG de Attijari Wafabank, jusqu »à sa condamnation par contumace (il s’est enfui en France)à 16 ans de prison pour corruption. Il a été remplacé par son adjoint, Mohamed Kettani, actuel PDG de Attijari. Cliquer sur Google « affaire Khalid Oudghiri » et vous aurez tous les détails sur cette affaire. Raghni a une très mauvaise réputation au Maroc, et c’est pour cela que son ami, l’actuel PDG de Attijariwafabank l’en a éloigné en le nommant au Sénégal. Il est très facile de vérifier ces informations. Tous les journaux de l’époque en ont parlé au Maroc. Il suffit de chercher sur Google ou de contacter la police marocaine pour confirmer tout cela. Le Sénégal n’a pas besoin de ce malfrat. La justice soit faire éclater la vérité et la presse doit lui apporter son aide. Bon courage