A chaque fin d’année, un rituel né d’une convention tacite, formalise spontanément les échanges de vœux. Personne ne déroge à cette tradition devenue mythique et le comble est qu’elle s’est confondue avec nos US et COUTUMES, à telle enseigne qu’elle incarne une valeur culturelle partagée par la planète et observée par les uns et les autres sans distinction de religion et de race.
Par Sidy Coulibaly *
La dimension sacrée et l’observance pieuse de cette procession de la nativité du Christ, occasion pour la communauté Chrétienne de célébrer en la matière, l’anniversaire de la naissance du fils de Dieu, s’est diluée dans une ferveur festive populaire qui en a fait un réel motif de jouissance dans l’inconscient collectif ; d’où la curiosité interrogative de s’avoir, si c’est par omission ou par ignorance ?
Qu’à cela ne tienne, pourvu que perdure à jamais, cette communion intégratrice qui illumine la planète entière des feux d’artifice, porteurs d’espérance, de bonheur, de concorde et surtout de paix dans l’amour. Malheureusement, Il est triste de constater paradoxalement que dans d’autres sphères sociales, la quête de la paix entre les peuples, les communautés et même les pays deviennent une mission impossible à accomplir à cause des velléités absurdes politiques qui se dégénèrent en conflits religieux et ethniques. Pour preuve, la situation en Centre Afrique qui plonge à nouveau le continent dans ce pourrait devenir un génocide si la communauté internationale n’arrive pas à circonscrire les scènes macabres que l’Afrique donne en spectacle.
A cet égard, l’année 2013, comme celles qui l’ont précédée ne fera pas exception. C’est pourquoi, il serait hasardeux de dresser avec pertinence un bilan objectivement cohérent. Néanmoins, sur le fond, les contenus d’évènements marquants, pourraient nous conduire à une certaine objectivité tout en admettant l’aberration de l’homme cet inconnu, pour la simple raison que les faits sont têtus.
Au-delà du rite mythique qui confère une dimension transcendantale à l’événement, chaque fin d’année est naturellement consubstantielle d’un bilan. Elle nous engage individuellement et collectivement à travers une démarche comptable à faire le point. Les résultats qui en découlent, ne peuvent pas être ignorés tant et si bien que nous nous fondons la dessus pour sélectivement élaborer des axes de choix judicieux, qui sont supposés nourrir nos projets d’espérances, de manière à faire mieux avec la volonté et la grâce divine pour espérer voir l’humanité accomplir enfin, son rêve de paix et d’amour.
Hélas ! Les mécanismes qui régissent le monde dans son fonctionnement contextuel, l’interaction des peuples dans leur interdépendance, les États en dépit des rhétoriques diplomatiques qui veillent à ne pas écorcher le gentleman agreement qui les lie, la tache ardue des moyens de communication facilitée par la nouvelle technologie et la multiplication des réseaux sociaux, n’arrivent pas à soustraire l’humanité de sa bestialité barbare, comme étant une incarnation impérieuse de sa nécessité de résilience, gage d’instinct de survie.
Heureusement, que tous ces moyens à travers des canaux divers de diffusion, mettent en lumière les réalités morbides, faute de quoi, les associations humanitaires, les ONG, la croix rouge, ne seraient pas à pied d’œuvre partout, où cela est nécessaire, pour parer au pire quand ils le peuvent en apportant leurs concours.
La question fondamentale de l’utilité existentielle de l’homme, est inhérente au fonctionnement rationnel du génie humain. D’où ce manifeste de récriminations et d’interpellations qui nous met dans une posture d’incompréhension sur tout ce qui nous arrive de pire. De deux choses l’une, l’homme serait il tombé au niveau zéro de l’intelligence ? Ou bien profite t-il de son intelligence pour éluder le devoir impérieux que lui impose son destin ?
Si la nécessité du bilan nous engage à changer de paradigme, c’est parce que dans notre analyse introspective nous avions décrypté les modes d’actions égoïstes qui font de notre faillite morale collective un exécutoire. De ce point de vue, il n’est pas étonnant que nous assistions à une perte de repère qu’il faille combler de religiosité toute confession confondue qui favorise l’endoctrinement radical des groupuscules de toutes les tendances fondamentalistes, parce que la nature a horreur du vide.
Cette analyse à relent d’anthropologie sociale introductive, me permet de cerner des configurations d’actions et de stratégies sociétales hétérogènes et ataviques pour mieux éclairer nos lecteurs sur notre civilisation, produit d’une mondialisation de l’indifférence, qui glisse vers un tropisme religieux qui a mon avis, devrait drainer vers la tolérance, le pardon, l’amour du prochain et la paix. Cette démarche vertueuse, antidote de la mondialisation de l’indifférence, pensais-je, alimente contre toute attente, la boucherie entre les hommes.
Voilà une transition toute trouvée pour aborder singulièrement la problématique de la paix qui est au cœur de la préoccupation mondiale. Cela naturellement conduit à recourir un tant soit peu à l’histoire contemporaine, en vue de dresser les événements marquants de l’Année 2013. Par comparaison, Il me semble que le chemin parcouru depuis le 1er conflit mondial à ce jour fut bien plus difficile à ce qui reste à accomplir. La création des grandes institutions internationales pour incarner le désir absolu de l’humanité à baliser la trajectoire de son devenir en y semant la paix, a été une entreprise universelle couronnée de succès.
Les grands hommes du 20eme siècle au prix de leur vie, ont marqué chaque étape de ce combat de leur volonté sans faille pour ériger la liberté la démocratie la justice l’égalité la paix. Ils ont fait du sacrifice de leur vie une valeur cardinale pour l’humanité. Cette déclinaison panoramique est relative à l’histoire la plus contrastée de l’odyssée humaine qui alterne violences et fantastique mutation technique, technologique, scientifique et socio politique. C’est bien cela qui caractérise notre siècle en meilleur et en pire. Mieux, l’odyssée de ces grands hommes, Héros de notre temps, a consisté à annihilé les platitudes des dogmes, des mystères de l’obscurantisme mythique, qui furent naguère de instruments d’aliénation.
IL eut fallu témérité et courage pour rompre cette chaine de transmission atavique. C’est ce don de soit qui leur vaut d’être exceptionnels pour certains et prophètes pour d’autres. D’où le cas Mandela exemple atypique, prophète, statut qu’il récusait par humilité, fut le dernier Héro à nous avoir quitté il y’a à peine deux mois. Être Humain à l’image de vous et moi, avec ses qualités et ses défauts, ses actes posés aussi tangibles et édifiants, inspireront à jamais sa postérité. Beaucoup de nos contemporains comme Madiba sont pétris des mêmes qualités qui leur valent le mérite d’un vibrant hommage à titre posthume ou pas.
A cet égard, j’ai le devoir d’évoquer au nom d’une grandeur universellement reconnue au titre du combat du donner et de recevoir dans l’amour et pour la paix : GHANDI, MARTHIN LUTHER KING, CASSIUS CAY, STEEVE BIKO, ISAAC RABIN, SADATE, CASTRO, CHE GUEVARA, HAMPATE BAH, HO CHI MIN, KENNEDY, CHEICK ANTA DIOP, CESAIRE, CHURCHILL, ROOSEVELT, L’ABBE PIERRE, MERE THERESA, N’KRUMAH, THURAM. Toutefois je tiens à dire que je ne nie pas le caractère sélectif de ce genre d’exercice et avoue ne pas être exhaustif en la matière. En revanche, tous ceux qui y figurent ont le mérite d’avoir fondamentalement la même trajectoire politique en termes de combat et de sacrifice pour la paix sociale et pour l’amour entre les hommes .
Ces grands hommes qui font l’admiration de tous, que nous voulons incarner d’une manière ou d’une autre, ont tracé les sillons qui conduisent à la pacification du monde. L’enchainement des causes et des effets est d’évidence aisé à comprendre, du moins pour ce qui est du continent africain où les conflits multidimensionnels sont inscrits dans nos A.D.N. Le conflit Ivoirien, les génocides dans la région des grands lacs, la crise du septentrion malien, le printemps arabe qui a suscité tant d’espoirs déçus, la république centre africaine qui vient de ravir la UNE, tant de problèmes existentiels des humains qui produisent sans cesse, drames et tragédies liés aux enjeux d’une mauvaise gouvernance. Pendant ce temps, le sida, le paludisme et le cholera dévastent et déciment à grande échelle la jeunesse, qui est l’avenir de L’Afrique et sa première ressource en termes de force de travail.
Selon une étude de l’O.M.S Il y’aurait plus de médecins Béninois exerçant en France qu’au Benin. La guerre civile en Syrie, l’instabilité ou le manque d’État en Lybie, déversent une cohorte de réfugiés qui au péril de leur vie peuplent les cimetières marins. Pour autant, Les analystes, experts en conjoncture économique continuent à nous nourrir d’espoir avec certitude que le continent est la solution des problèmes du monde. Sur quoi se fondent-ils pour en être si sur, alors qu’il faut plus qu’un plan Marshall pour être en mesure de résoudre problèmes essentiellement prioritaires, alors que tout est à faire ou refaire dans ce continent.
IL n’est plus un secret que les amis donateurs ont du mal à honorer leurs engagements en matière d’aide au développement et autres bonnes intentions financières. Voila le triste bilan de l’année écoulée. Le principal message à retenir, est d’être fidele au message de la paix seule alternative pour nous prémunir des guerres budgétivores, susceptible de nous permettre de tirer profit de la mauvaise gouvernance, d’éradiquer la corruption et la gabegie afin de réaliser les possibilités d’investissements productifs a souhait pour le bonheur de nos peuples. Au regard des arguments difficiles a contester, le Monde en général et l’Afrique en particulier, ne peuvent se targuer d’un bon cru 2013. Entre l’AFRIQUE EST MAL PARTIE de RENE DUMONT et (THINGS FALL APART) de CHINUA ACHEBE, Deux prophéties qui ne se contredisent en rien sur le destin fatal d’un continent, il est curieux qu’ils se retrouvent sur l’essentiel comme s’ils y avaient été sociologiquement et culturellement abreuvés et initiés dans les mêmes sources.
On ne dira jamais assez. Chaque État en Afrique est un nain sans avenir. La meilleure résolution à prendre pour l’Année 2014, aurait été de se soigner de l’indécision chronique collective. La dernière rencontre des chefs d’État aurait du faire de la question de l’union, un sérieux problème de pathologie à traiter d’urgence. Comment peut-on être fier d’aller fanfaronner dans un siège flambant neuf qui n’aurait pas existé sans la générosité de la chine, alors que non loin de là, dans les grands lacs, au Soudan et tout près en Érythrée, la mort sous toutes ses formes est légion. La rencontre de Paris avec Hollande qui a instruit nos chers présidents de se doter des moyens pour protéger le continent, aurait du être la suite logique d’Adis Abeba. Un proverbe Bambara dit ceci : s’il est normal que le griot quémande pour vivre dans la société, Il lui arrive de honte de transpirer du front pour avoir trop exagéré. Voila de quoi faire méditer nos chers présidents qui ne peuvent se permettre de rêver d’un accueil extraordinaire que l’Amérique vient de réserver au Président de la France, marque de grandeur et de respectabilité absolue à l’endroit d’un homme et son pays. Cela restera pour toujours une chimère pour le président de n’importe quel pays Africain, mais une possibilité pour le chef d’une Afrique Unie.
Coulibaly Sidy est titulaire d’un diplôme supérieur de français option civilisation et littérature. Diplôme de Proficency du département des langues modernes (Université du Ghana). Il est également titulaire du Certificat journalistique de l’école supérieure et des relations internationales de Paris.