Hamani Diori renversé par un coup d’Etat …
Charles de Gaulle et les présidents africains (de g. à dr.): Hamani Diori (Niger), Maurice Yameogo (Haute-Volta), Félix Houphouët-Boigny (Côte d’Ivoire), à l’Elysée le 08 mars 1961. (AFP)
En poste depuis l’indépendance du Niger, en 1960, le président Hamani Diori est renversé par un coup d’Etat orchestré le 15 avril 1974 à 1 une heure du matin par le commandant en chef de l’armée, Seyni Kountché, qui se proclamera chef d’Etat et président du conseil militaire suprême, une instance forte de 12 membres, tous officiers de l’armée. La constitution, le parlement et les partis politiques sont suspendus et les prisonniers politiques libérés dans une figure de style qui restera la norme en vigueur des putsch à l’africaine jusqu’à l’avénément des coups d’Etat à but démocratique en mars 1991 sous la férule du malien ATT.
La première dame, Hadjia Aïssa Diori, est tuée dans le coup (officiellement, par une balle perdue) ainsi que plusieurs membres de la garde rapprochée du président, des touaregs en général.
Quant au président Diori, il sera emprisonnée jusqu’en 1980 puis conduit dans une maison d’arrêt où il restera jusqu’en 1987.Libéré, il s’exile au Maroc où il meurt en 1989, à l’âge de 72 ans.
Le putsch du 15 avril 1974 intervenait moins d’un mois après la signature des accords de défense (22 mars 1974) entre le Niger et la Libye et dans un contexte de famine généralisée et de polémique sur le détournement de l’aide internationale. En se bombardant ministre de la Défense et ministre des Affaires Etrangères, le président Diori avait, quelques mois plutôt, accentué la contestation interne. Deux années, plutôt, il avait, lors de la visite du président français, Georges Pompidou, au Niger, soulevé la délicate question de l’uranium et du niveau d’investissement dans le pays.