Fondée en 1924 par René Perrin Pigelet sous le nom de la Compagnie française des pétroles (CFP), Total était la première entreprise française par le chiffre d’affaires en 2008.
Dans ses débuts, la vocation de Total était de gérer les parts attribués au gouvernement français comme dommage de guerre dans la gestion de la compagnie Irak Petroleum Company. La société change de dénomination le 21 juin 1985 et devient Total – Compagnie française des pétroles (Total CFP) avant de muer en « Total » le 26 juin 1991. Privatisé en 1993, le groupe opère un rapprochement avec le belge Petrofina et l’autre compagnie française de pétrole, Elf. L’attelage donne naissance à Total Fina SA en 1999 puis Total Fina Elf SA le 22 mars 2000. Le 6 mai 2003, l’entreprise redevient Total SA.
En 2008, Total bat un record avec un résultat de 20 milliards de dollars (jamais réalisé par une entreprise française) néanmoins insuffisant pour rattraper les américains Exxon Mobil et Chevron, le néerlandais Shell Royal Dutch ou encore le britannique BP.
Si Total réalise plus de la moitié de son chiffre d’affaires en Afrique, où il est leader dans la distribution des produits pétroliers (15% des parts de marché), avec un réseau de 3 500 stations et 5000 employés directs, il n’y a pas d’entités africaines dans son capital. Ce sont plutôt les chinois et les qataris qui se sont invités dans le tour de table du major pétrolier en 2008. Les premiers via le fonds Safe qui a investi 2,8 milliards de dollars en 2007 et possède 1,6% du capital. Les seconds via leur fonds souverain qui a investi 2 milliards d’euros dans le capital en 2011 devenant l’un des principaux actionnaires derrière les salariés et les milliardaires belges Albert Frère. Afin d’éviter le basculement d’Elf dans le giron d’un fonds souverain, une plafond de 10% a été fixé pour de telles entités.
Signataire de plusieurs engagements de responsabilité sociale, Total s’était par le passé attiré l’ire des défenseurs des droits de l’homme en travaillant en Birmanie. Des ressortissants Birmans porteront plainte en France et en Belgique en 2002 pour séquestration. Pour polir son image, la firme mandate Bernard Kouchner qui crée alors BK conseil et rédige un rapport payé par Total après une brève visite de quatre jours en Birmanie. Les critiques n’en seront que plus aiguisées.