Le Plan Sénégal Emergent a réussi avec succès son examen de passage, les 24 et 25 février derniers devant la communauté des bailleurs. Les objectifs de mobilisation de fonds ont été atteints, voire dépassés en de nombreux aspects. Reste le plu difficile : mobiliser tous les sénégalais pour enclencher le processus de développement. Ci-dessous, un florilège des réactions et des commentaires sur le Plan émergent. Brut de coffrage.
Moustapha Niasse, président de l’assemblée nationale du Sénégal
« Nous sommes à une étape cruciale de notre histoire nationale. Pour la première fois, toutes les conditions sont en train d’être réunies pour conquérir l’émergence économique »
Ahmed Khalifa Niasse, polémiste, auteur de plusieurs livres , leader religieux, membre de la famille de Cheikh Baye Niasse, fraction de la confrérie Tijane.
«Nous suivons bien l’actualité marquée, depuis un certain temps, par le PSE. Mais, il est à rappeler que le Sénégal est à son 3ème Club de Paris. La seule question qu’on doit se poser est de savoir est-ce que l’argent emprunté durant les 2 derniers a été bien arrivé au pays ? A quoi est-ce qu’il avait servi ? Quant à moi, je suis optimiste lorsqu’il s’agit du Président Macky Sall mais j’émets beaucoup de réserves quant ’à ses proches collaborateurs. Ils sont mal polis, injoignables ; la plupart sont mal éduqués »
Moubarack Lô, ancien directeur de cabinet adjoint du président Macky Sall, auteur d’un livre sur l’Emergence et concepteur d’un indice de mesure de l’émergence.
Au Sénégal, les Pouvoirs publics doivent encore convaincre qu’ils savent transformer leurs paroles en actes véritables, et que le PSE dépasse un simple slogan politique et réussisse là où les stratégies anciennement définies ont échoué dans leur phase opérationnelle.
Omar Faye Leeral askan wi, activiste à cheval entre la société civile et la société politique.
« On ne développe pas un pays uniquement en allant à la rencontre des bailleurs à l’étranger. Or, le constat est clair, 90% des Sénégalais ne reconnaissent pas le contenu du Programme Sénégal Émergent ».
Mamadou Mbodj, coordonnateur national du Mouvement M23 à l’origine de la marche du 23 juin 2011, décisive dans la réussite de la seconde alternance démocratique du pays.
«Nous nous félicitons que le Sénégal puisse obtenir le double de ses attentes. Mais, il se trouve que cette pluie de milliards ne devrait pas tomber de manière incontrôlée»
Moussa Touré, président du parti Citoyens pour l’Éthique et la Transparence CET
« Je reste sceptique par rapport au PSE, dans la mesure où on fait croire aux Sénégalais que tout est achevé et que dès le mois prochain, tout cela va être mis en œuvre »
Amadou Gueye, Président de L’Union des Indépendants du Sénégal (UNIS
« Il est donc clair que le PSE n’est pas un plan aussi complet qu’on le présente. Il intègre les visions conflictuelles mais ne prend pas en compte l’ensemble des enjeux essentiels à la dynamisation de notre économie. C’est pourquoi après s’être endettés pour construire des infrastructures, les sénégalais risquent de se réveiller avec des conditions de vie inchangées et une croissance déclarée en hausse. Ainsi en était-il du régime précédent ».
Me Abdoulaye Tine, Avocat au Barreau de Paris et Professeur Associé au CERIS, Centre d’Etudes et de Recherches Internationales et Stratégiques
« Il faut un Plan de Sénégal Convergent et non simplement de Sénégal Emergent car le concept d’émergence économique a été remis en cause au profit d’un autre concept qu’est la Convergence économique qui ne se limite pas à mesurer la croissance économique mais prend en considération d’autres facteurs comme le caractère harmonieux du progrès économique et social des populations qui est mesuré à travers l’indice de développement humain »
Papa Mamadou Cissé, spécialiste en gouvernance et développement économique
« Le Plan Sénégal Émergent dispose de tous les atouts pour demeurer un processus par lequel, à travers lequel et au moyen duquel on peut mettre en valeur nos ressources endogènes et renforcer notre compétitivité économique à l’échelle internationale sans la moindre participation des financiers externes. Les ressources financières ne se mendient pas, elles se créent. »
Djiby Diakhaté, sociologue
« L’on ne peut pas vouloir inscrire le Sénégal sur la ligne des pays émergents, si on n’inclut pas suffisamment les femmes dans le combats ».
Malick Ndiaye, Sociologue
« Sans révolution des mentalités, le Pse ne réussira pas »
Serigne Modou Kara, guide religieux, grande figure du Mouridisme
« C’est une bonne initiative. Quand un président de la République, avec l’appui de ses collaborateurs, lance un projet qui a pour objectif de faire progresser le pays, tout responsable doit avoir un rôle à jouer »
Serigne Fallou Dieng, le président du cercle des intellectuels Soufis
« il faut que tout le monde se sente concerné, et qu’il (NDLR : Le plan sénégal émergent) soit l’affaire de tous les Sénégalais, ce n’est pas une affaire de politique uniquement »
Chérif Salif Sy, économiste
« Le Programme Sénégal émergent (PSE) n’est pas ambitieux. Il faut s’organiser pour faire plus qu’une croissance de 7%. Pour s’en rendre compte, il suffit de prendre le PIB global qui est autour de 8.000 milliards de francs CFA et vous faites une division, ça donne près de 2.000 milliards par an »
Macky Sall, président du Sénégal
« Plus que satisfait, d’abord par l’engagement de la communauté, des partenaires techniques et financiers sur la validation du Plan Sénégal émergent, et surtout leur engagement financier consistant, qui va au-delà de ce que nous attendions ».