Les tensions sur les liquidités bancaires, les besoins importants de financement des PME qui ne peuvent être couverts par le système bancaire, l’émergence des fonds transrégionaux (MPEF 3, CNAV 2, Mediterrania 2, etc.), la conjoncture boursière difficile et l’apport du capital investissement en terme de quasi fonds propres et de soutien stratégique dans le développement de l’entreprise investie font que cet instruments financier jouit d’un environnement favorable pour amorcer une nouvelle phase de développement au Maroc.
Zakaria Hicham , Casablanca
Et dans ce cadre, l’année 2013 semble constituer l’année de rupture après des années moroses liées à la crise économique mondiale. En tout cas, pour les membres de l’Association marocaine des investisseurs en capital (AMIC), qui regroupe 19 sociétés d’investissement gérant 37 fonds et représentant la quasi-totalité de l’industrie marocaine du capital investissement, il n’y a pas de doute, le secteur est engagé dans une nouvelle dynamique. En atteste, le niveau record des investissements enregistrés en 2013 soit 686 millions de dirhams (dont 100 millions de dirhams de réinvestissements), contre 282 millions de dirhams en 2012 et 665 millions de dirhams (précédent record) en 2010. Ces investissements ont concerné 17 entreprises pour un ticket moyen établi à 34 millions de dirhams.
Avec les investissements réalisés en 2013, le cumul des investissements du secteur à fin 2013 a atteint 4,2 milliards de dirhams et a bénéficié à 145 entreprises dont 101 encore en portefeuille. Le secteur industriel concentre 45 % des investissements réalisés depuis 2011, suivi du secteur des services et transport.
TRI global moyen de 15 %
Par ailleurs, le secteur a enregistré 8 actes de désinvestissement en 2013 pour un total de 81 millions de dirhams. Ce volume est en recul de 45 % par rapport à celui enregistré en 2012. Cette baisse s’explique par plusieurs raisons : l’extinction des fonds de 1 ère et 2 ème génération, phase d’investissement de la nouvelle génération de fonds, et, enfin, la conjoncture boursière difficile n’encourage pas les désinvestissements. Le cumul des désinvestissements depuis 2000 se chiffre à 1,9 milliard de dirhams. Si 65 % des désinvestissements enregistrés entre 2005 et 2010 se sont effectués en bourse, depuis 2011, 47 % des sorties sont industrielles.
Autre enseignement, le TRI (Taux de rentabilité interne) moyen pondéré global à fin 2013 s’est établi à 15 %. Ce qui dénote l’attractivité de cet instrument financier et ce d’autant plus que pour les investissements réalisés dans des entreprises en développement, ce taux atteint 25 %.
Pour l’avenir, les professionnels du secteur sont très optimistes et ce d’autant plus que le taux de pénétration du capital investissement demeure encore faible (0,08 %). Les levées des fonds durant les deux dernières années ont été extrêmement importantes et ont atteint 3,2 milliards de dirhams. Ainsi, ce sont près de 4 milliards de dirhams qui sont actuellement disponibles pour le financement des PME marocaines. Et pour 2014, les professionnels tablent sur 1,6 milliard de dirhams d’investissement dont plus de 1 milliard de dirhams dédiés au capital développement.