Un rapport gouvernemental guinéen a recommandé l’annulation de la concession minière accordée au milliardaire franco-israélien Beny Steinmetz pour la mine de fer géante de Simandou, concluant qu’il l’avait obtenue par corruption.
Dans son rapport, le Comité technique de revue des titres et conventions miniers (gouvernemental) estime que les titres et la convention aujourd’hui détenus par VBG (la société commune entre le groupe de Beny Steinmetz et Vale) ont été obtenus, pour les gisements de Simandou comme pour ceux de Zogota (sud-est), à la suite de pratiques de corruption.
Le groupe BSGR de Beny Steinmetz, qui a fait fortune dans le diamant, a violemment nié ces accusations, s’en prenant au président Alpha Condé qu’il accuse de vouloir récompenser des alliés politiques qui l’auraient aidé à truquer son élection, en leur donnant les droits miniers légalement acquis par BSGR.
Le groupe avait obtenu cette licence d’exploitation en 2008 et investi 170 millions de dollars dans la mine, le plus important gisement mondial de fer non encore exploité. 18 mois plus tard, il avait revendu 51% de ses parts au géant minier brésilien Vale pour 2,5 milliards de dollars, soit 20 fois sa mise initiale.
La Guinée, scandalisée par cette énorme plus-value, a engagé une procédure judiciaire contre le groupe de M. Steinmetz. L’affaire s’est étendue avec des procédures en Suisse et aux Etats-Unis.
D’après le rapport, pour obtenir la concession de Simandou, la société BSGR de Steinmetz a notamment versé, entre 2006 et 2010, par le biais d’intermédiaires, un total de 8 millions de dollars à la veuve de l’ancien président guinéen Lansana Conté, qui a dirigé le pays pendant 24 ans jusqu’à sa mort en 2008.