Quelque 260 000 policiers déployés dans Alger et dans les grandes villes du pays pour éviter le débordement à l’occasion de ces présidentielles du 17 avril qui mettent aux prises 6 candidats. Parmi les prétendants, le président Abdel Aziz Bouteflika, 77 ans, malade, qui se représente pour la quatrième fois après avoir modifié la constitution et son alter ego, Ali Benflis, son ancien premier ministre et désormais challenger sérieux.
Par Kamal Ait Baba, Oran
Ces deux figures de la ligne idéologique de l’Algérie de ses 50 dernières années, celle qui entend limiter la participation étrangère à 49% au plus dans une société locale, seront confrontées, en cas de victoire, à une situation économique tendue. Le pétrole et le gaz représente 40% du PIB du pays, 70% des recettes fiscales et 97% de ses exportations. Quelque 75% des importations des ménages proviennent de l’étranger. Les jeunes qui forment la majeure partie de ce pays de 38 millions d’habitants sont confrontés à un chômage élevé.
Les atouts sont réels: une croissance de 3% du PIB qu’il faut relier à un endettement de seulement 13% du PIB et à des réserves de change estimées à 200 milliards de dollars.
Derrière les favoris que sont le président Bouteflika et Ali Benflis, les autres candidats essaient d’exister. Mais ni Moussa Touati, ni Fawzi Rebaine, encore moins Abdelaziz Belaid, n’arrivent à mobiliser des foules. Quant à Louisa Hanoune, mascotte socialiste de ces élections, elle s’est imposée un pacte de non agression envers le régime en place, montrant par là une extraordinaire capacité d’adaptation face aux circonstances politiques.
L’on notera que le président Abdelaziz Bouteflika est resté absent durant toute la campagne, y compris lors du meeting final sous la couple du 5 juillet où 20 000 de ses soutiens scandaient son nom. La dernière apparition de Bouteflika en public remonte à une rencontre furtive avec Jonh Kerry début avril 2013.
En fait , les vrais enjeux de ce scrutin sont de deux ordres: le taux d’abstention d’une part et, d’autre part, la réaction de la rue algérienne à l’annonce d’une victoire que d’aucuns jugent déjà acquise pour le camp du président sortant. Auquel cas, ce serait un exploit de plus pour un président, malade, partiellement paralysé et qui est resté 23 mois sans une intervention publique.