Le ministère camerounais des Finances vient de proroger le délai de restructuration de la Commercial Bank pour la 5e fois. Petit détail, ce cinquième round de 6 mois sonne comme une régularisation, la banque de Yves Fotso (en détention provisoire) évoluant dans un non man land juridique depuis le 31 décembre 2013.
Mais, alors que l’argentier du Cameroun, Alamine Ousmane Mey, annonçait le prolongement du délai de restructuration, voilà que l’administration provisoire de ladite banque, dirrigée par Martin Luther Njanga Njoh,se fend d’un communiqué, rédigé le 21 avril, s’auto-congratulant de la réussite de l’opération de recapitalisation.
Pour rappel, le propriétaire de la banque, Yves Fotso, emprisonné dans le cadre d’une autre affaire, s’était opposé à cette recapitalisation qui a vu le capital de la CBC passer de 7 à 12 milliards de FCFA sans que l’identité des souscripteurs ne soient révélés. Et si c’était l’Etat du Cameroun?
Pour rappel, Financial Afrik écrivait le 13 janvier suite à une visite à la Commercial Bank of Cameroun, que plus de 82% du capital a été souscrit. Cette souscription s’est faite au forcep. Il y a eu d’abord le coup d’Etat intervenu le 9 décembre 2013 aux assemblées générales ordinaires et extraordinaires de la banque.
Ce jour là, les trois administrateurs eprésentant Capital Financial Holding Luxembourg (CFHL), Fotso group holding Ltd et Dawney Holding Ltd, appartenant aux propriétaire de la Banque, Victor Fotso et son fils, Yves Michel Fotso ont été empêchés d’assister à l’assemblée générale. Bloquer ces trois entités, majoritaires dans le tour de table de la CBC, ne revient-il pas à user du fait de prince pour prendre contrôle d’une institution financière majeure? Qu’es-ce qui explique la mise sous-séquestre des parts respectives de ces trois entités?