Lancé en août 2012 et destiné à collecter l’épargne volontaire de tous les rwandais désireux de soutenir l’indépendance financière de leur État au moment où celui-ci faisait face à une série de gels d’aides au développement imposés par les pays occidentaux en raison de son soutien présumé aux rebelles du M23 à l’est de la République démocratique du Congo (RDC), le Fonds de développement Agaciro (“dignité” en kinyarwanda) a depuis accumulé 21,6 milliards de francs (31,3 millions de $) .
Un capital qui devrait dès le mois prochain être investi en bons du Trésor rwandais, dixit Vianney Kagabo, le directeur du fonds, qui a révélé l’information en fin de semaine dernière : “Nous prévoyons de nous positionner sur le marché des capitaux dès juillet et prêteront cet argent au gouvernement via l’achat de bons du Trésor”. Une décision saluée par nombre d’observateurs. Dickson Malunda, économiste à l’Institute of Policy Analysis and Research (IPAR) de Kigali souligne ainsi “…que garder les fonds à la banque ne rime à rien” avant d’ajouter “que le gouvernement payant généralement de bons taux d’intérêt (coupon de 11,475 % sur les bons à 3 ans de maturité), l’opération pourrait s’avérer des plus profitables”. Prochain objectif visé par le Fonds de développement Agaciro, lever 50 millions de $ par an. Une ambition louable, mais un montant toujours sensiblement inférieur aux aides moyennes annuelles perçues de l’étranger (plusieurs centaines de millions de $, soit 40 % du budget) depuis le début des années 2000.