Par Cheikhna Bounajim Cissé
En France, les écuries des principaux partis politiques sont en ébullition. En ces périodes de dérèglement climatique, un automne bruissant s’invite au cœur d’un printemps rebondissant. L’été, le beau temps, peut encore attendre. L’orage gronde dans les chaumières, les bastions et les états-majors politiques. Les feuilles se détachent des arbres, les bras tombent dans les mains, les fourmis s’invitent dans les souliers et les larmes coulent sur les visages. Que les temps sont durs pour les formations politiques françaises ! A chaque jour suffit ses révélations !
Le 03 avril, aux lendemains du second tour des municipales, je titrais : « Hénin-Beaumont : le laboratoire de la France nouvelle (FN) ? » Ce questionnement était en réalité une interpellation à la conscience collective. D’autant que je concluais par une autre interrogation : « En attendant les présidentielles de 2017, les prochaines élections européennes de mai constitueront un bon jaugeage de l’ébullition du Landerneau politique. C’est peut-être là aussi que se joue une partie du futur de la France ? »
A se référer aux derniers développements de la vie politique, la France Nouvelle est effectivement en marche. Au menu : le ballet des crises et la montée en force des extrêmes. Et il y a un dénominateur commun à toutes les principales formations politiques : une crise d’identité et de mauvaise gouvernance. Les affaires s’enchainent avec leur lot de révélations. Le citoyen français, suffisamment exaspéré par une crise économique aigüe et persistante, exprime sa désaffection pour la chose politique. Le taux d’abstention aux élections atteint des niveaux record. Ce qui fait dire à certains spécialistes qu’il y a une « grève du vote » en France. Le 25 mai 2014, le paysage politique a basculé en faveur de l’extrême droite à la faveur du score historique et sans appel du Front National aux élections européennes.
L’idéologie est aussi en crise en France. A tel point qu’il faut recourir au microscope pour faire la différence, à l’épreuve des faits, entre les deux principaux courants politiques : la « droite » et la « gauche ». La frontière n’est plus « étanche ». On migre allègrement d’un camp à l’autre, au gré de ses intérêts et des circonstances. Le Parti Socialiste qui médisait la finance s’est trouvé une nouvelle posture, sociale-libérale, et surtout un nouveau partenaire : la finance ! Son partenaire, le Front de Gauche crie au scandale. Les écologistes ont quitté le gouvernement pour s’occuper de « dame nature ». L’automne s’annonce déjà ! La droite « décomplexée », à force de serrer sa droite, a fini par phosphorer sur les thèmes nationalistes. Résultat des courses : la digue républicaine a cédé et la bipolarisation a été scellée. Le Front National (FN), auréolé de ses victoires électorales, s’applique à se démarquer de ses lignes traditionnelles, à travers une « stratégie de dédiabolisation » récemment mise à mal par les nouveaux dérapages de son fondateur.
Le parti socialiste (PS): La crise électorale
En l’espace de deux mois, le Parti Socialiste a reçu deux claques, coup sur coup, une sur la joue gauche et l’autre sur la droite. Au propre comme au figuré.
D’abord au propre. Le parti a été lessivé, proprement, lors des deux dernières élections. Aux municipales de mars 2014, il a perdu plus de 150 villes, dont plusieurs emblématiques, au profit de l’opposition. Comme symbole, Limoges, une ville de gauche depuis 1912 est tombée dans l’escarcelle de l’UMP. Il a aussi perdu son premier ministre dont le successeur n’a pas connu un meilleur résultat électoral lors des européennes de mai 2014. Le Parti Socialiste, avec 13,98% des suffrages exprimés, a été relégué à la troisième place, loin derrière le Front National (24,85%) et l’UMP (20,80%). Le PS, sonné, a été très affaibli. Il cherche un nouveau souffle pour se remettre en selle. En attendant, le Front National appelle à la dissolution de l’Assemblée Nationale pour l’adapter à la nouvelle configuration du paysage politique. «Il faut aller devant le peuple. Il n’est pas possible d’admettre qu’un parti qui rassemble 25% n’ait que deux députés à l’Assemblée», tance la présidente du FN.
Ensuite au figuré. Certains tenants de la mouvance présidentielle n’ont pas fait preuve de tenue et de retenue. Quelques affaires ont secoué la gauche depuis sa prise de pouvoir. D’abord l’« Affaire Cahuzac », du nom de l’ancien ministre délégué chargé du Budget, Jérôme Cahuzac accusé de fraude fiscale à travers des comptes détenus à l’étranger. Ces révélations graves et insistantes ont été faites par le site Médiapart, malgré les démentis répétés, « les yeux dans les yeux », du mis en cause. Celui-ci, contraint et confondu, finit par démissionner de son poste ministériel le 19 mars 2013, et un mois plus tard, renonce à reprendre son mandat de député. Cette affaire, de par les faits reprochés et la qualité du présumé accusé, a sérieusement affecté le pouvoir exécutif.
Affaire Morelle. Le 18 avril 2014, le chef du pôle communication à l’Elysée et conseiller politique du président de la République, Aquilino Morelle démissionne de son poste suite à des allégations de « conflits d’intérêts ». Ce brillant homme politique, diplômé de médecine et énarque de son état, qui fut la plume de l’ancien premier ministre Lionel Jospin est accusé de « prise illégale d’intérêt » suite à des liens supposés avec des laboratoires pharmaceutiques. L’intéressé a nié tout en bloc en précisant avoir « respecté toutes les règles et toutes les procédures, en particulier le passage devant la Commission de déontologie ». Tenez ! Parlant de soulier, le journal d’investigations français Médiapart révèle les « 30 paires de souliers de luxe faites sur-mesure » de Aquilino Morelle qui invitait régulièrement son « cireur » à l’Elysée pour s’occuper de ses chaussures ! Qui l’eût cru d’un socialiste en ces temps de « vaches maigres » ?
La « République exemplaire » promise par le président de la République à ses concitoyens est atteinte par ces affaires politico-médiatiques. La cote de popularité de François Hollande, en légère hausse (+ 2 points) en juin, reste à un niveau historiquement bas sous la Ve République. 79% des Français se disent mécontents de son action politique selon le Baromètre OpinionWay pour Clai-Metronews-LCI publié le 09 juin 2014. Il faut néanmoins reconnaître – et ce constat est partagé par beaucoup de ses adversaires politiques – que rarement, un chef d’Etat français a été confronté à autant de défis prégnants : l’emploi, le déficit, la cohésion sociale, la croissance, l’Europe, le Sahel, les otages, le terrorisme… Dans ce contexte, face à la rareté des ressources qui exige tours de vis et coupes sombres, il est difficile de rester populaire pour un chef d’Etat.
L’Union pour un mouvement populaire (UMP): la crise de leadership
Depuis près de deux ans, après le retrait de Nicolas Sarkozy consécutif à sa défaite électorale, l’UMP se cherche un leader. Avec une dizaine de présidentiables, affichées ou suscitées, le parti conservateur traverse la crise de leadership la plus grave de son histoire, sur fond de mauvaise gouvernance. En réalité, il ne s’est jamais remis de sa défaite électorale lors des dernières présidentielles de 2012. L’ombre de Nicolas Sarkozy continue de planer sur le parti. Au vu des sondages et des déclarations tonitruantes de ses partisans et cercles d’amis, l’ancien président de la République serait « l’homme providentiel », celui qui est capable de sauver l’UMP de sa grosse tourmente. Pourtant, une bonne partie de sa famille politique ne voit pas le retour de Sarkozy d’un bon œil. Si, tout simplement, ils ne dorment que d’un seul œil. Entretemps, l’ancien président français – qui n’est, en vérité, jamais parti du parti – continue d’entretenir le suspense, laissant le soin aux médias et à la justice de faire le reste.
A la crise de leadership qui couvait depuis bien longtemps au sein de l’UMP, est venue se greffer une autre: la crise de gouvernance. L’affaire dite « Bygmalion » a été l’évènement accélérateur, la petite goutte d’eau qui a fait déborder le vase déjà plein. Il est reproché à l’UMP et à ses dirigeants des faits présumés graves : surfacturations, fausses facturations, double facturation… C’est qu’à même paradoxale que ceux qui se réclament les chantres de la bonne gouvernance, de par le monde, puissent la fouler aux pieds et à leurs pieds. Les paroliers africains n’avaient-ils pas prévenus l’être humain contre tout « abus de position dominante » : Ne montez pas sur l’arbre de la transparence, si votre pantalon est troué !
De quoi s’agit-il ? L’affaire Bygmalion tourne autour de l’agence de communication éponyme (et sa filiale Events & Cie), qui aurait semble-t-il mis en place un montage financier (double facturation, surfacturation, sous-facturation,…) avec son client, l’UMP, pour masquer les dépassements sur les comptes de campagne du candidat Nicolas Sarkozy lors des élections présidentielles de 2012. Il faut rappeler que les dépenses de campagne sont plafonnées (16,851 millions d’euros au premier tour et 22,509 millions d’euros pour le second tour). Selon les informations relayées par les médias français, l’UMP aurait pris en charge des dépenses importantes facturées par Bygmalion qui auraient dû être imputées au compte de campagne de leur candidat. Médiapart avance un dépassement abyssal de 17 millions d’euros. Il faut cependant être prudent et attendre la fin des investigations. L’institution judiciaire s’est saisie de l’affaire. Elle démêlera, en temps opportun, le bon grain de l’ivraie. Pour l’ancien premier ministre, Jean Pierre Raffarin, c’est la crise politique la plus grave qu’il ne lui a été donné de vivre. « La situation est d’une extrême violence […] Derrière les mauvais coups, il y a souvent de la haine. Et ça, c’est mortel pour une famille politique. » renchérit-il.
Avec cette affaire qui n’a pas fini de révéler ses entrailles, l’image et la réputation de l’UMP ont été sérieusement altérées. Les militants du parti se sentent trahis, floués et floutés. « Nous sommes gouvernés par des fossoyeurs ! » s’exclame le délégué de l’UMP de Saint-Quentin. Pour tourner définitivement la page, certaines grandes figures de l’UMP comme Nathalie Kosciusko-Morizet, Eric Woerth avaient proposé de changer le nom du parti. Pour le politologue, Thomas Guénolé, auteur de “Nicolas Sarkozy, chronique d’un retour impossible ?” : « L’UMP est dans le même état que le PS après le double septennat de François Mitterrand : empoisonnée par les affaires, porteuse d’une image épouvantable, sans ligne politique claire et sans chef à la barre. »
Le 27 mai 2014, Jean-François Copé pressé par une conjoncture difficile (défaite électorale aux européennes) et une conjecture pesante (entretenue par les ténors du parti et les médias suite aux révélations en cascade dans l’affaire Bygmalion), démissionne de la présidence du parti après l’avoir dirigé pendant vingt mois. « Zorro », pour ses collaborateurs, qui n’a jamais fait mystère de ses ambitions élyséennes a rendu le tablier. Il continue de clamer son innocence, « les yeux dans les yeux » pour reprendre une expression consacrée non encore démodée dans l’Hexagone.
« C’est l’honneur d’un chef de payer pour les autres même s’il n’est directement pas responsable » s’est expliqué le désormais ex-président de l’UMP. Lors de son meeting d’adieux le 12 juin à Aulnay-sous-Bois, le député-maire de Meaux (Seine-et-Marne), levait un coin de voile sur son futur : « Il y a un temps pour se taire, après avoir parlé et même trop parlé. » En vérité, celui qui a eu la malheureuse formule du « pain au chocolat » a maintenant compris qu’il a surjoué. Et il a perdu, porté par ses ambitions et emporté par ses idées.
Sa nouvelle posture doit inspirer les tenants de la « Droite Forte », l’aile la plus droite de l’UMP, à réviser leur copie pour ne pas tomber dans les mêmes travers. Pourtant, ceux-ci répètent à profusion qu’il faut une « droite décomplexée qui s’assume devant tous les Français ». En clair, ne pas laisser le champ nationaliste au seul Front National. Pour eux, c’est la clé du succès de 2017 !
En attendant, l’UMP est dirigée, depuis le 15 juin, par une direction collégiale transitoire, composée des anciens Premier ministres Alain Juppé, François Fillon et Jean-Pierre Raffarin, après un vote unanime du bureau politique du parti. Ce triumvirat, assisté de Luc Chatel au poste de secrétaire général, restera en poste jusqu’à la tenue du congrès extraordinaire prévu au plus tard en novembre 2014. Là aussi, l’automne s’annonce agité. La guerre des chefs ne fait commencer.
Le Front National (FN) : la crise idéologique
Le Front National a toujours fait de l’identité, un thème central de son projet de société. Il doit aujourd’hui se résoudre à faire face à une crise idéologique interne, aussi inattendue que profonde. Le président d’honneur à vie du parti, fraîchement réélu député européen, Jean-Marie Le Pen est officiellement privé de « parole » par sa formation politique.
Le parti nationaliste n’a même pas fini de fêter ses brillants résultats historiques lors des dernières joutes électorales (municipales, européennes) que son fondateur renoue avec les « dérapages ». Qu’il est difficile de se départir de ses habitudes ! Les chasser avec le nouveau balai frontiste, rebaptisé « Rassemblement bleu Marine », ils reviennent au galop !
Quelle est, aujourd’hui, la ligne idéologique du Front National ?
Le Front National est d’abord une affaire de famille, celle de la famille Le Pen qui est à sa troisième, et dans quelques petits mois serait à sa quatrième génération. Pour son patriarche de 86 ans, Jean-Marie Le Pen, sa famille « est une bonne race ». En 2011, la présidence du FN s’est transmise, non sans mérite, de père (Jean-Marie) à fille (Marine). Avec en perspectives, une petite-fille, Marion Maréchal, la « benjamine », la plus jeune députée de l’histoire de la République française et la seule élue de l’Assemblée Nationale encartée au Front national. Il y a aussi le gendre, le compagnon de Marine Le Pen, l’avocat Louis Aliot (vice-président du FN), récemment élu député européen qui complète le quatuor, socle du clan lepéniste.
Le Front National c’est aussi, de plus en plus de milliers d’adhérents et de sympathisants, de toutes les couches sociales françaises. Le vote de défiance ne peut plus être la raison univoque de la montée en puissance du FN dans l’échiquier politique français. Il y a une véritable adhésion aux idées de ce parti basées entre autres sur la préférence nationale et le rejet de l’euro qui vont bien au-delà de la simple sphère de l’extrême droite. Enfin, le FN avec son exceptionnel et historique score aux dernières élections européennes, a mis fin à la bipolarisation de la vie politique française. Il revendique légitimement le statut de « premier parti de France ».
Cependant, il faut être prudent dans l’interprétation des récents résultats électoraux et ne pas se livrer à des conclusions hâtives. En effet, c’est réducteur de penser que sur la base de ces nouveaux enjeux, la conquête de l’Elysée soit acquise au Front National en 2017. Il faut rappeler que l’élection présidentielle, c’est d’abord la rencontre d’un homme et d’un peuple. Sous ce prisme, Marine Le Pen a encore une longue voie à parcourir et surtout beaucoup de voix à conquérir. Selon un sondage BVA pour Le Parisien publié le 10 mai 2014, près de 7 Français sur 10 (68 %) ont une mauvaise opinion de la dirigeante frontiste, et 78 % ne lui feraient pas confiance si elle devait gouverner le pays. Ils sont 67 % des sondés à la trouver démagogique et 60 % à la juger raciste. Par contre, ils la trouvent « courageuse » (63%) et « convaincante » (52%). Les trois quarts (77 %) la classent également à l’extrême droite, une étiquette dont la présidente frontiste peine à se défaire. Le professeur José Allouche disait : « Quand vous vous habillez, vous ne changez pas; vous changez simplement la façon dont on vous regarde. » l’ex leader du parti nationaliste
Dans une interview vidéo diffusée le 06 juin 2014 sur son blog hebdomadaire hébergé par le site officiel du FN, Jean-Marie Le Pen renoue avec les « dérapages » en s’en prenant aux artistes qui ont pris position contre le FN (Guy Bedos, Madonna, Yannick Noah et Patrick Bruel). «On fera une fournée la prochaine fois», lâche-t-il, dans une posture désopilante, à l’adresse du chanteur français d’origine juive Patrick Bruel. Ces propos présumés antisémites, ont choqué 69% des Français, selon un sondage BVA. Récemment, Mediapart a révélé que le président d’honneur frontiste serait suspecté d’un « enrichissement jugé inexpliqué». Le montant en cause serait de 1,1 million d’euros.
Jean-Marie Le Pen serait-il devenu un boulet pour sa formation politique ?
Le fondateur du FN est aujourd’hui l’homme politique le plus impopulaire de France. Selon un sondage BVA paru le 15 juin dans Le Parisien, plus de neuf Français sur dix (91%) ont une mauvaise opinion de Jean-Marie Le Pen. Les sondés le trouvent « extrémiste » (85%), « raciste » (83%) et « antisémite » (81%).
La présidente du FN, Marine Le Pen, s’est démarquée des propos incriminés de son père en les qualifiant de « faute politique ». Le blog de Jean-Marie Le Pen a été retiré du site officiel du FN. L’avocat du parti évoque des « raisons juridiques » à cette décision. Pour le vice-président du parti, Florian Philippot: « Jean-Marie Le Pen, vous connaissez sa personnalité: personne ne le fera taire ». En clair, il est presque impossible de le faire démissionner ou de l’exclure. A défaut, les dirigeants de sa famille politique ne peuvent que l’isoler. Tout cela crée le buzz dans les médias et sur la Toile s’emballe au grand bénéfice du Front National.
Prônant une idéologie, au relent souvent xénophobe, raciste et antisémite, le fondateur du FN a été plusieurs fois sanctionné par la justice de son pays pour ses propos outranciers, excessifs et haineux tenus. Les nouveaux dirigeants du FN veulent s’en affranchir en instaurant une « stratégie de dédiabolisation » fondée sur les valeurs de la République. Pour autant, l’ex-leader frontiste ne s’est pas démonté. Il multiplie les intimidations et les provocations. Il a récemment créé son propre site et y a hébergé la vidéo querellée. Il compterait peser de tout son poids sur l’électorat frontiste en novembre prochain lors du congrès du FN. Décidément, l’automne sera chargé et tourmenté.
Conclusion
La vie politique française n’a pas fini de nous fasciner. Elle s’inscrit dans un incroyable feuilleton dont les récents évènements ne constituent qu’un épisode. L’ancien premier ministre, François Fillon le dit mieux : « En politique, il n’y a jamais la fin de l’histoire. » Au-delà des discours, des pactes et des reformes, les Français attendent de leurs gouvernants des actes concrets et immédiats qui puissent changer leur quotidien et éclairer l’horizon.
Méditons ces réflexions de l’écrivain russo-américain Dmitry Orlov : « Une chose qui rend l’effondrement politique particulièrement difficile à repérer est que plus les choses empirent, plus les politiciens émettent de bruit. La rapport substance-bruit dans le discours politique est très bas même dans les bonnes périodes, ce qui rend difficile le repérage de la transition quand il tombe effectivement à zéro. La variable plus facile à surveiller est le niveau de confusion. »
A quand la rédemption politique ? Aucun, vainqueur comme vaincu, ne sait plus à quel saint se vouer. Chacun scrute le temps avec confiance, méfiance et défiance. Ce mélange de psychodrame, fait de doute et d’espoir, est-il le prélude à un automne mouvementé et historique ?