À la veille de la 26e assemblée générale ordinaire d’Ecobank suivie d’une assemblée générale extraordinaire, ce 30 juin à Lomé, la SFI a annoncé qu’elle allait convertir en actions les prêts consentis à la banque panafricaine en 2010 par deux de ses structures. Il s’agit de IFC Alac Holding II et de IFC Capitalisation (Equity) Fund.
Dès ce premier juillet, l’équivalent de 75 millions de dollars de dettes convertibles sera changé en actions, faisant passer la part de la filiale de la banque mondiale à 13%. Cette solution négociée permet à Ecobank de ne pas décaisser de l’argent frais confrontée qu’elle est au resserrement de liquidités. Mais, de l’autre côté, une nouvelle dilution est inévitable, la banque devant émettre 838,3 millions nouvelles actions portant son total actions à plus de 18 milliards.
Des analyses estiment qu’une restructuration de cet actionnariat ameliorera les différents ratios (bénéfice par action, dividende par action) qui vont se détériorer avec l’augmentation de capital. « Compte tenu du tableau actuel, la SFI ne peut miser que sur une cession pour récupérer ses jetons » estime un gestionnaire de fonds sud-africain, faisant allusion à la probable conversion du prêt de 285 millions de dollars consenti par Nedbank en 2011. Cette option qui court jusqu’en novembre divise les actionnaires et le conseil d’administration.
Cette opération qui intervient à la veille des assemblées et des renouvellements des administrateurs permettra à la SFI de gagner une meilleure représentativité dans le conseil d’administration. La crispation de certains actionnaires qui ont exigé la définition écrite du terme « panafricain » rattaché à la banque donne une idée des différences de points de vue au sein d’une banque devenue petit à petit une succursale de la banque mondiale. Les 500 millions de dollars représentant l’exposition générale de la SFI sur Ecobank valent bien leur pesant d’or.