Chef des opérations et du planning d’Urgences de la Société d’Assurance ARC Limited (ARC Ltd), Papa Zoumane Diarra revient sur le rôle de cette nouvelle structure de l’Union Africaine en charge de l’assurance contre les catastrophes. Les tout premiers décaissements ont été effectués durant le mois de janvier.
Pouvez-vous revenir sur la genèse de l’ARC?
ARC est né de la volonté des Chefs d’États africains de doter le continent d’un mécanisme de gestion des risques de catastrophes en mettant à la disposition des États des fonds de secours rapide. C’est ainsi qu’en application d’une décision de la Conférence des chefs d’État et de Gouvernement de l’Union africaine du 16 juillet 2012, l’ARC a été créée en tant qu’Institution spécialisée de l’Union africaine. En Novembre 2012 lors de la conférence de plénipotentiaires, 41 pays africains se sont réunis à Pretoria, en Afrique du Sud, en vue de négocier et d’adopter l’accord portant création de l’ARC.
Sur quelles bases les premiers décaissements ont -ils été effectués?
Le logiciel Africa RiskView cette a détecté à temps les déficits pluviométriques et déclenché une possibilité de décaissement aux pays affectés. De ce fait, la compagnie d’assurance verse 25 millions de dollars a trois pays du sahel, à savoir le Sénégal (16.4 mio, Mauritanie 6.3 mio et Niger 3.3 mio) qui avait collectivement payé une prime de 8 millions de dollars. Ces fonds permettront aux pays d’assister rapidement les populations à travers des plans de soutien préalablement préparés et approuvés.
Quels sont les avantages spécifiques accordés aux pays souscripteurs?
La mutuelle panafricaine de gestion des risques (ARC) est une institution spécialisée de l’Union Africaine qui vise à améliorer les mécanismes actuels de réponse et de protection des populations vulnérables à l’insécurité alimentaire, et à renforcer les capacités de gestion des risques de catastrophes des pays qui viendraient à s’y engager. Basé sur le principe de la solidarité africaine pour une gestion financière efficace des risques climatiques, l’ARC entend permettre aux gouvernements africains de réaliser des économies substantielles sur les fonds d’intervention d’urgence en réduisant les coûts des interventions par la mutualisation des risques climatiques à travers le continent africain. Ainsi, en cas de sécheresse, les pays participants à l’ARC pourront bénéficier d’une couverture d’assurance sécheresse afin de venir très rapidement en aide aux populations qui seraient affectées. Cela permet aux pays d’apporter une assistance aux populations avant que celle-ci ne perde leurs moyens de productions.
Quelle sont les interactions existant entre ARC et les autres compagnies d’assurance et de réassurance du continent?
ARC intervient au niveau macro en transférant le fardeau du risque climatique des gouvernements-des agriculteurs et des éleveurs- à ARC. Ence qui concerne la réassurance, cela se fait auprès d’un groupe de sociétés de réassurance parmi lesquels Africa Re et tant d’autres groupes internationaux.
Propos recueillis par Adama Wade
Encadré
Deux structures pour l’assurance contre les risques liés aux catastrophes
-La Mutuelle Panafricaine de Gestion des Risques (ARC) est une Agence de l’Union africaine mise en place pour aider les pays membres de l’UA à renforcer leurs capacités à mieux planifier, préparer et répondre aux situations climatiques et aux catastrophes naturelles.
–La Société d’Assurance de la Mutuelle Panafricaine de gestion des Risques, ARC Ltd, a été créée en fin 2013 en tant que filiale financière de l’Institution de l’ARC. Elle est immatriculée aux Bermudes en tant que société hybride d’assurance mutuelle. ARC Ltd propose des produits d’assurance paramétriques auxquels peuvent souscrire les Etats membres de l’Institution de l’ARC et mutualise les risques à travers le continent pour apporter une solution durable de financement des risques au prix le plus bas possible.