Jean-Mermoz KONANDI, Abidjan
Considéré jusque-là comme le maillon le moins dynamique du pôle financier du groupe NSIA, avec seulement deux implantations (en Côte d’Ivoire et en en Guinée) contre douze pour sa consœur NSIA Assurances (et une vingtaine de filiales), la branche bancaire BIAO change définitivement de dénomination et devient NSIA Banque.
Ce changement pour la filiale ivoirienne intervient trois ans après celui de BIAO Guinée et permet au groupe de surfer sur le succès et la renommée de NSIA Assurances, la locomotive du groupe qui célèbre ses vingt ans cette année.
Pour les analystes, cette évolution n’est que l’entrée en matière d’une ambitieuse stratégie d’expansion du groupe qui veut être un acteur important de la bancassurance sur le continent.
Déja l’entrée de la Banque Nationale du Canada au capital du groupe (20,9%) en mars dernier, au détriment de réassureur Swiss Re, avait été appréciée comme un indice probant de la volonté des dirigeants d’impulser un nouveau souffle aux activités bancaires.
Pour la banque québécoise, cette prise de participation, la troisième et la plus importante hors du Canada (environ 110 millions de dollars investis) s’inscrit dans sa stratégie de développement vers les économies émergentes.
Du côté de la holding ivoirienne, l’expertise et les capacités financières de la principale institution bancaire canadienne sont des atouts pour se lancer à la conquête du marché bancaire africain par des acquisitions, une pratique qu’on connait bien chez NSIA pour en avoir fait la base de sa stratégie d’expansion. Et ce depuis le rachat de la filiale ivoirienne de l’assureur français AGF, en 1996, un an juste après sa création jusqu’à la reprise des parts de la Belgolaise dans le capital de la désormais ex BIAO (consortium constitué avec l’organisme ivoirien de sécurité social CNPS).
Le groupe se tient en embuscade, en quête de la moindre opportunité. L’idée développée serait dans un premier temps de s’intéresser aux établissements bancaires ayant une assise dans les zones couvertes qui permettra de renforcer le positionnement de bancassurance du groupe. La banque ouvrant en plus des possibilités d’offrir des services d’assurances.
« Nous allons assister à l’émergence d’un groupe financier panafricain, le premier groupe de bancassurance en Afrique subsaharienne » avait averti Laureen Kouassi-Olsson, Directrice d’investissement chez Amethis Finance, l’autre entrant dans le capital (5,4%) de NSIA Participation.