Jean-Mermoz KONANDI
La capitale économique ivoirienne va abriter le premier forum africain consacré à la finance islamique les 17 et 18 septembre prochains, a annoncé dans un communiqué de la SID, Société islamique pour le développement du secteur privé, une filiale de la Banque islamique de développement.
«Le Forum vise à stimuler le développement du marché local et international de la finance islamique en Afrique », note la SID, précisant que «ce Forum explorera le commerce transfrontalier entre les investisseurs internationaux et les pays africains à travers les opportunités qu’offre la finance islamique».
Les questions relatives aux obligations islamiques, au financement des PME, à l’adaptation des législations aux exigences de la finance islamique et surtout à l’extension d’établissements financiers islamiques sur le continent feront l’objet de réflexions au cours du forum qui verra la participation d’experts et spécialistes en provenance du monde entier.
Organisé en collaboration avec le gouvernement ivoirien dont le Plan national de développement (PND 2016-2020) en cours d’élaboration va dégager les besoins d’investissements nécessaires pour aborder le dernier virage de l’échéance émergence en 2020. En Avril dernier, un accord avait été signé avec la filiale de la BID pour l’émission de 300 milliards de francs CFA d’obligations islamiques ou Sukuk entre 2015 et 2020, une première pour le pays.
En Afrique, considéré comme « l’un des grands horizons pour la finance islamique » alors que ce mode de financement en est à ses débuts, des pays comme le Nigéria, le Niger et la Tunisie se sont lancés dans le sillage du Sénégal et de l’Afrique du Sud qui ont respectivement levés 152 millions d’euros et 390 millions d’euros de Sukuks l’année dernière. Cependant, les banques islamiques, principales actrices de la finance islamique dans le monde (75% des actifs, soit 1 350 milliards de dollars en 2012, selon la Banque de France), restent embryonnaires sur le continent.
Le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale et d’autres organismes financiers internationaux estiment que les avoirs des banques islamiques ont été multipliés par neuf à 1800 milliards de dollars entre 2003 et 2013, soit une progression de 16% par an. Ils dépasseraient actuellement les 2000 milliards et pourraient doubler de volume à 4000 milliards de dollars en 2020, selon des experts.