Par Jean-Mermoz KONANDI
Photo de John Mirenge, Chief Executive Officer de RwandAir.
La stratégie d’expansion de la compagnie aérienne RwandAir vient de recevoir un coup de fouet avec l’obtention d’un prêt de 160 millions de dollars US auprès de la PTA Bank, la banque régionale d’Afrique australe et orientale.
Pari réussi pour Girma Wake L’emblématique patron d’Ethiopian Airlines, recruté en 2012 par le gouvernement rwandais pour assurer la Présidence de la compagnie nationale.
Le prêt servira à alimenter un contrat d’achat de deux Airbus long-courriers avec l’avionneur européen portant sur un tarif catalogue de 500 millions de dollars.
Une bonne nouvelle qui vient conforter des ambitions, une visée au-delà du continent : « Avec son économie éprouvée, la fiabilité et le confort des passagers, nous avons trouvé l’A330 pour soutenir parfaitement nos plans d’expansion vers l’Europe et l’Asie, pour renforcer notre présence régionale et ouvrir de nouveaux relais de croissance », a déclaré John Mirenge, Chief Executive Officer de RwandAir, lors de la signature d’un protocole d’accord avec le constructeur en début d’année.
A court terme l’objectif est «d’améliorer le service vers Dubaï au moyen des avions ayant la capacité de transporter davantage de passagers, de bagages et de fret ».
Livrés au second trimestre 2016, les appareils de 261 et 300 places, équipés de réacteurs Rolls Royce Trent 772B, dans une configuration triple-class, porteront à dix le nombre d’avions opérés par la compagnie.
Paris, Londres, Pékin, New Delhi,…
Aux côtés de géants africains comme Kenya Airways et le mastodonte Ethiopian Airlines, très actifs dans les zones d’Afrique australe et orientale et sur le continent avec leurs bases toutes proches de Nairoboi et Adis-Abebas, RwandAir, est une curiosité qui cumule les palmarès.
Réputé ponctuelle, avec la plus jeune flotte de la région, le transporteur dessert 17 villes africaines dans toutes les régions du continent à l’exception du marché maghrébin, en plus de Dubaï, considéré comme sa porte d’entrée en Asie. Et d’ici un an, avec l’arrivée de la nouvelle commande, ce sera le tour de Paris, Londres, Francfort, de la Chine et de l’Inde.
«Nous prévoyons après 2015, une fois que nous nous serons consolidée en tant que compagnie régionale, de commencer des liaisons en-dehors du continent, vers l’Europe, mais aussi la Chine », confiait John Mirenge, cité par Reuters, avec la perspective de passer à dix-sept appareils d’ici 2018. Une stratégie dopée par un atout de taille, Girma Wake.
Le triomphant et emblématique patron d’Ethiopian Airlines – qu’il est parvenu à hisser au seizième rang des compagnies les plus rentables au monde à son départ en 2010 (avec notamment un profit net record d’environ 80 millions d’euros, + 165 % sur un an, en 2008-2009) – a été recruté en 2012 par le gouvernement rwandais pour assurer la présidence de la compagnie nationale.
Et Dans une interview accordée à Air Transport News, Girma a fixé comme cap l’augmentation des destinations et l’internationalisation des vols à partir de son hub Kigali. Une place qui enregistre la construction d’un nouvel aéroport de 500 millions de dollars à Bugesera, au sud de la capitale, capable d’accueillir 3 millions de passagers. RwandAir va donc se positionner comme le principal animateur du futur tarmac qui devrait être opérationnel d’ici l’année prochaine.
Début novembre dernier, la compagnie, détenue à 99% par l’Etat rwandais, a reçu la certification IOSA (IATA Operational Safety Audit) pour la sécurité de ses procédures d’exploitation, alors qu’elle est courtisée par le fleuron Ethiopian Airlines, intéressé par une prise de participation. Un gage d’assurance pour le transporteur, sur le point d’encaisser ses premiers dividendes au terme de l’année, le premier succès financier depuis son lancement en 2009.