La troisième conférence internationale sur le financement du développement, qui se tiendra du 13 au 16 juillet 2015 à Addis-Abeba, sera l’occasion de dresser un bilan des avancées obtenues pour financer les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) définis lors de la conférence de Monterrey, en 2002.
Dans cette perspective, la communauté internationale est en train d’élaborer un nouveau cadre de financement du développement pour les objectifs de développement durable (ODD) appelés à succéder aux OMD.
Les dirigeants de l’Union africaine (UA) représentant la Position commune africaine sur le programme de développement pour l’après-2015 (PCA) ont insisté sur la nécessité de diversifier les sources de financement mais aussi de garantir une utilisation efficace de ces fonds (UA, 2014).
Dans le cadre de cette Confèrence, les 10 chiffres suivants sont essentiels pour appréhender la problématique du développement acricain dans toutes ses dimensions.
1)-Les investissements étrangers en Afrique devraient ressortir à 73.5 milliards de dollars (USD) en 2015, sous-tendus par les opérations dans des projets nouveaux réalisées par l’Afrique du Sud, la Chine et l’Inde. En 2013, la part de l’Afrique dans les projets mondiaux d’IDE a atteint un record décennal, à 5.7 %.
2)-Les transferts des migrants ont été multipliés par six depuis 2000 et devraient ressortir à 64.6 milliards USD en 2015, avec comme principaux bénéficiaires l’Égypte et le Nigéria.
3)-L’aide publique au développement (APD) devrait, quant à elle, retomber à 54.9 milliards USD et continuer sur cette tendance baissière. Plus des deux tiers des économies d’Afrique subsaharienne – dont la majorité sont des pays à faible revenu – recevront moins d’aide en 2017 qu’en 2014.
4)-En 2014, les apports financiers extérieurs à l’Afrique devraient atteindre un total de 181 milliards USD, soit 6 % de moins qu’en 2013.
5)-Les flux privés tirent la progression des apports financiers extérieurs à l’Afrique. Au total, ces apports extérieurs devraient atteindre 193 milliards USD en 2015.
6)-Depuis les années 1980, la classe moyenne a été multipliée par trois en Afrique, pour atteindre 355 millions d’habitants en 2010 (34.3 % de la population), sachant qu’elle devrait passer à 1.1 milliard (42 % de la population) à l’horizon 2060 (BAfD, 2011).
7)-La Chine en particulier a investi environ 11.7 milliards USD entre 2009 et 2014 dans 129 projets nouveaux en Afrique, avec à la clé quelque 48 000 emplois (fDi Markets, 2014). En 2013- 14, l’essentiel de ces investissements (4.3 milliards) est allé aux pays producteurs de gaz et de pétrole en Afrique de l’Ouest, même si les capitaux chinois s’orientent aussi désormais vers les secteurs du transport, de la construction et de l’habillement.
8)-En 2009-14, l’Afrique du Sud a investi dans 312 projets nouveaux pour une valeur totale de 25.6 milliards USD (fDi Markets, 2014). Le Kenya, le Nigéria et Maurice la suivent, avec respectivement 134, 89 et 50 projets nouveaux sur la même période. Comme le montre le graphique 2.4, environ 99 % des projets intra-africains sont concentrés dans les industries manufacturières et les services, les industries extractives ne jouant qu’un rôle marginal
9)-Ces dernières années, les flux sortants d’IDE en provenance d’Afrique vers le reste du monde ont progressé : en 2013-14, ils atteignaient en moyenne 11.4 milliards USD, contre 8.1 milliards pour 2011-12.
-10)Le total des émissions de dettes pour l’Afrique subsaharienne (Afrique du Sud comprise) a atteint pratiquement 7 milliards USD entre janvier et octobre 2014, soit plus que sur toute l’année 2013, qui avait constitué un record, avec 6.5 milliards (FMI, 2014a). Cela équivaut à plus d’un quart de l’APD et 14 % des apports d’IDE à la région en 2014.
Notes
Ces chiffres sont issus du document intitulé «Apports financiers extérieurs et recettes fiscales en Afrique», initialement publié en mai 2015 en tant que chapitre 2 des Perspectives économiques en Afrique 2015 (PEA).