Malmené sur son marché local à cause de la concurrence féroce que lui oppose les deux autres opérateurs téléphoniques –Inwi et Méditel-, le Groupe Maroc Telecom peut compter sur ses filiales d’Afrique subsaharienne pour limiter les dégâts de cette intense compétition sur ses agrégats financiers.
Ainsi, selon les données semestrielles consolidées à fin juin 2015, et comparativement à la même période de l’année dernière, le chiffre d’affaires du groupe s’est établi à 16,58 milliards de dirhams (1 dirham = 10 dollars) en hausse de 13,9 %.
Cette progression s’explique uniquement par un effet périmètre résultant de l’intégration des 6 nouvelles filiales acquises auprès de la maison mère, Etisalat, au début de cette année. Pour preuve, à périmètre comparable, le volume d’affaires du groupe a stagné à cause de la baisse du chiffre d’affaires réalisé au Maroc (-2,0 %) compensée par les performances des filiales (+5,3 %).
Avec un chiffre d’affaires de 6,56 milliards de dirhams, les filiales africaines pèsent désormais 40 % du volume d’affaires de l’opérateur historique des télécoms marocains, illustrant la justesse de la stratégie d’internationalisation du Groupe.
L’Ebitda du Groupe a progressé de 4,7 % (-0,8 % à base comparable) à 8,03 milliards de dirhams grâce à la bonne performance des filiales qui affichent un résultat opérationnel avant amortissement en hausse de 31,1 % à 2,63 milliards de dirhams. La marge d’Ebitda, sous l’effet dilutif de l’intégration des nouvelles filiales africaines, s’est effritée de -4,4 points (-0,5 point à périmètre comparable) à 50,7 %.
Un parc de 51 millions de clients
Parallèlement, l’Ebita (résultat opérationnel) a reculé de -2,0 % à 5,35 milliards de dirhams contribuant à la réduction de la marge d’Edita de –5,2 points à 32,3 %. La baisse du résultat opérationnel est liée à celle de l’Ebitda et à l’augmentation de la charge d’amortissement (+2,4 % à base comparable).
Le résultat net pat du groupe s’est contracté de -8,0 % à 2,83 milliards de dirhams avec à la clé une marge nette en recul de -4,1 points à 17,0 %. La baisse du bénéfice est le fait des activités du Groupe au Maroc et de l’impact des frais liés à l’acquisition des filiales. A noter le bon comportement des filiales africaines du Groupe dont les bénéfices ont progressé en moyenne de 12,4 %.
Quant à la dette nette du Groupe, elle s’est renforcée de 58,1 % pour ressortir à 15,12 milliards de dirhams (+5,5 milliards de dirhams). Cette forte hausse s’expliquant essentiellement par le coût d’acquisition des 6 nouvelles filiales pour un montant de 474 millions d’euros.
Enfin, il faut noter que le parc clients du Groupe s’est renforcé de 32 % à 51 millions dont 33 millions de clients des filiales africaines.