Il y’a deux thèses qui s’affrontent aujourd’hui en France:le conservatisme républicain et la contestation tout aussi républicaine. Le premier courant, dominateur, prône l’assimilationnisme.
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Le deuxième trouve sa légitimité dans l’échec de l’intégration, conséquence des politiques d’immigration qui ont érigé des cités au cœur de la république. Maîtres des médias et du pouvoir, le premier courant voit le communautarisme partout et considère que se ressembler est indispensable pour vivre ensemble.
Enfant illégitime d’un certain déclin de la France, l’autre courant caresse le communautarisme et, parfois, voit dans sa fortification et son institutionnalisation une solution au mal vivre actuel. Au béat idéalisme républicain et égalitariste du premier, se dresse le pessimisme du second qui puise son argumentaire dans les banlieues érigées à la marge de la république.
Il faut le dire, la segmentation spatiale a transformé l’espace public en un champ de confrontations d’idées mais aussi de communautés.
Dans les médias soumis aux lois des marchés et à l’actionnariat, peu comme Frédéric Taddei osent dire que la limite, c’est la loi. L’animateur de « Ce soir ou jamais » est une exception dans une média sphère où la précarité, les plans sociaux et la concurrence sont fortes. Ce ne sont pas les animateurs des Guignols de l’Info qui diront le contraire.
L’auto-censure élargit les limites de ce qu’il ne faut pas dire, un peu plus tous Les jours. Les rares penseurs africains qui ont accès aux médias sont ceux qui versent dans le politiquement correct. L’autoflagellation en public à la Mamane (Gondwana) ou à la Gaston Kelman est appréciée par le premier courant, dominateur.
Aussi, à force de clivages et de concepts politiquement corrects à prendre en compte, le débat franco-français se judiciarise et se nationalise. Au lieu de se renouveler et de d’adapter aux réalités d’une France nouvelle et multicolore, ce débat se réfugié dans la France d’antan. C’est ainsi qu’un Zemmour peut s’écrier que L’Etat islamique applique l’islam à la lettre » sans faire des vagues.
Mais quand le pauvre rappeur Medoune assiste à un spectacle à la Main d’Or, il est tenu de s’expliquer sous réserve (quelle tragédie ) de rater la fête de l’Huma. Ce refus de la démocratisation du débat par la France des plateaux télés révèle un certain narcissisme des maîtres à penser qui ne souhaitent reconnaître qu’eux même de l’autre côté du miroir.
Le débat contradictoire et la confrontation des idées sont les ferments de la démocratie. À force d’organiser des débats ou tout le monde est d’accord l’on est tombé dans la révérence, annonciatrice de la crise des médias.
Le journaliste Patrick Cohen a déclaré : « Nous avons un rôle de ne pas propager les idées provenant de cerveaux malades comme Tariq Ramadan, Dieudonné, Alain Soral ou Marc-Édouard Nabe ». Qu’en pensez-vous ?
Adama Wade
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