Jean-Mermoz Konandi, Paris
La Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC), la compagnie pétrolière d’Etat, a annoncé ce mercredi dans un communiqué la reprise de trois des quatre raffineries du pays dont les capacités de production sont restaurées à des niveaux qui atteignent 60 à 80%.
Entamés depuis octobre dernier, les travaux de réhabilitation ont permis la mise en exploitation des deux raffineries de Port Harcourt qui tournent à 60% de leur capacité de production de 210 000 barils/jour et de celle de Warri dont le rendement va avoisiner 80% des 125 000 barils/jour qu’elle produisait.
En outre la raffinerie de Kaduna, au nord du pays, d’une capacité de 110 000 barils/jour devrait être fonctionnelle « bientôt » précise le communiqué.
Le Nigéria, premier producteur d’or noir du continent, laisse toujours l’image intrigante, voire paradoxale, de pénuries régulières de carburant illustrées par des files d’attente à perte de vue aux abords des stations-services. C’est que le pays a toujours éprouvé des difficultés à s’assurer un approvisionnement régulier à partir de ses raffineries dont le maintien en état de fonctionnement relevait jusque-là d’une équation quasi insoluble sur fond de mauvaise gouvernance. Conséquence, le pays importe tout ou partie de son carburant. Et étant donné les subventions publiques des produits pétroliers, l’approvisionnement extérieur est lié à la capacité de l’Etat à honorer ses engagements. Ce qui n’est pas garanti dans l’absolue.
Par ailleurs ces mises en service des raffineries du pays vont permettre de ralentir la saignée de devises et tempérer la « pression » sur le Naira, la monnaie locale. En milieu de mois, l’agence de notation Standard & Poor’s annonçait que la monnaie locale était irrémédiablement condamné à une nouvelle dévaluation (jusqu’à -15%) vue la dégradation continue des comptes extérieures du pays en raison des cours du pétrole qui se maintiennent à des niveaux bas.
Une bonne nouvelle pour une économie éprouvée par « le phénomène Boko Haram » et un léger répit pour Muhammadu Buhari.