Nous allons passer de 7,3 milliards à 8,5 milliards d’humains en 2030, 9,7 milliards en 2050 et 11,2 milliards en 2100, énonce le « World Population Prospects: The 2015 Revision », le dernier rapport du Département des affaires économiques et sociales de l’ONU rendu public mercredi dernier.
« L’essentiel de cette augmentation de la population mondiale peut être attribué à une liste réduite de pays à fécondité élevée, principalement situés en Afrique, ou aux pays dont les populations sont déjà importantes », précise le rapport.
Aussi, neuf pays vont-t-ils constituer la moitié de la population mondiale entre 2015 et 2050 dont 5 africains : l’Inde, le Pakistan, l’Indonésie, les États-Unis, le Nigéria, la République démocratique du Congo, l’Ethiopie, la Tanzanie et l’Ouganda. Parmi ces pays, six devraient dépasser les 300 millions : la Chine, l’Inde, l’Indonésie, le Nigéria, le Pakistan et les Etats-Unis.
Par ailleurs, l’Inde devrait dépasser la Chine en tant que pays le plus peuplé de la planète d’ici sept ans et le Nigéria pourrait détrôner les Etats-Unis au troisième rang d’ici 35 ans.
L’Afrique, le moteur démographique
Même si le rapport projette une accélération de la baisse de la fertilité « pour aboutir vers 2095-2100 à un niveau de fertilité assurant tout juste le renouvellement de la population mondiale », le continent noir avec une moyenne de 4,7 enfants par femmes enregistrée les cinq dernières années (en baisse de 3 points par rapport à 2005-2010) restera le principal moteur de la croissance démographique.
L’Afrique (avec une prévision de 2 milliards d’habitants en 2050) devrait représenter plus de la moitié de la croissance de la population mondiale entre 2015 et 2050. Pendant cette période, les populations de 28 pays africains devraient plus que doubler, et en 2100, dix pays africains pourraient voir leurs populations quintupler : l’Angola, le Burundi, la République démocratique du Congo, le Malawi, le Mali, Niger, Somalie, Ouganda, la Tanzanie et la Zambie.
Au septième rang mondial actuellement, le Nigéria le pays le plus peuplé du continent est celui qui va connaître la plus forte accélération démographique au monde. D’ici 2050, le pays va vraisemblablement détrôner les Etats-Unis selon le rapport.
Une tendance générale d’autant plus réaliste que d’une part la jeunesse de la population africaine est un gage suffisant pour entretenir cette « embellie ». D’autre part en raison du relèvement de l’espérance de vie « de six ans en moyenne » à 62 ans au cours des dernières années dans les pays les moins avancés, en Afrique notamment, et qui est appelé à se poursuivre .
Défis
Le rapport ne manque pas de relever que ce « boom » démographique appelle de nouveaux défis et risque d’exacerber les difficultés des pays en développement, principaux acteurs de la fécondité mondiale. « La concentration de la croissance de la population mondiale dans les pays les plus pauvres présente un ensemble de défis et rend plus difficile la lutte contre la pauvreté et l’inégalité, l’éradication de la faim et de la malnutrition, et l’amélioration de la scolarisation et des systèmes de santé, qui sont tous essentiels à la réussite du nouveau programme de développement durable », a déclaré le Directeur de la division de la population de l’ONU, John Wilmoth, cité par le document. Des défis pour lesquels la relève économique en cours du continent est un début de réponse.