Eskom, la compagnie publique sud-africaine d’électricité, a annoncé en début de semaine, un bénéfice net de 3,6 milliards de rands (253,6 millions d’euros) sur les douze derniers mois, de moitié inférieure aux 7,1 milliards (502 millions d’euros) engrangés au cours de la précédente année fiscale.
La performance du principal opérateur sud-africain dans le secteur de l’Energie est plombé par le déficit de la production et le vieillissement du réseau provoquant de coupures fréquente d’électricité. La compagnie a ainsi enregistré une contraction de ses ventes de 0,7%. Avec, en outre, une créance cumulée auprès des municipalités de 2,4 milliards de rands (170 millions d’euros).
Selon les statistiques, la récurrence des délestages coûtent un point de croissance chaque année à la nation arc-en-ciel. Contrariée par la fragilité de son secteur électrique, qui impacte particulière son importante industrie minière et manufacturière, la principale économie du continent s’est contentée d’une croissance atone au premier semestre à 1,3%. Ce qui devrait avoir pour effet de reconduire les 2% de hausse du PIB relevés depuis 2008.
La production électrique sud-africaine, assurée à 95% par Eskom, provient à 85% de ses immenses réserves de charbon. Les 15% restants sont assurés par des unités de production à gaz, d’hydroélectricité et par l’unique centrale nucléaire du pays, celle de Koeberg (1 830 MW).
Depuis 2008, le gouvernement s’est engagé dans un ambitieux programme nucléaire. Entre six et huit réacteurs, environ 9 600 MW, seront installés d’ici 2030 (la première devrait être opérationnelle en 2023) pour des contrats de l’ordre de 40 à 70 milliards d’euros selon des estimations.
Cinq pays (la Chine, la Corée du Sud, les États-Unis, la France et la Russie) sont en lice pour la construction de ces centrales dont les premiers marchés seront attribués avant la fin de l’année.