La justice britannique vient de débouter Sucden (la société sucres et denrées) dans son différend avec l’exportateur de fèves African Sourcing et le Conseil du Café-Cacao (CCC), l’organisme étatique ivoirien en charge de la gestion de la filière, dans une affaire de «livraison de cacao mauvaise qualité».
Au terme du procès, les juges ont estimés que la plainte de Sucden dénonçant la qualité du cacao qui lui avait été livré par Africa Sourcing dans le cadre de contrats internationaux organisés par le CCC, réclamant en conséquence 2 millions d’euros de dédommagement, n’était nullement fondée.
En effet, l’expertise de la commande incriminée, demandée par la juridiction londonienne, a montré que celle-ci présentait plutôt une «excellente qualité», remplissant parfaitement les normes en la matière (acidité, brisures, débris, crabots, etc.).
Une commande que Sucden avait pourtant «analysé et approuvé par écrit» au départ d’Abidjan, apprend-t-on de source proche du dossier. Sucden a donc été condamné à «rembourser les frais légaux d’Africa Sourcing et du CCC».
Le groupe français Sucden, qui s’était retiré du cacao ivoirien en 1992, a repris ses activités de négoce en 2011 dans un nouveau contexte de concurrence féroce avec les majors internationales.
Cette affaire aurait pu être un véritable camouflet pour la filière en Côte d’Ivoire. Le pays s’est engagé, depuis quelques années, dans un processus d’amélioration de la qualité de ses fèves afin de raffermir son leadership mondial.
Avec près de 40% de l’offre mondiale, la production devrait se maintenir, selon les spécialistes, à son niveau record de la dernière campagne, soit 1,7 million de tonnes.