Par Dia El Haj Ibrahima, Nouakchott/
L’axe Nouakchott-Tunis desservi par la compagnie Tunisair traverse une zone de forte turbulence. En effet, les vols de la compagnie Tunisair ont été réduits de 50%.
Cette réduction draconienne intervient alors que la compagnie Mauritania Airlines International vient d’inaugurer sa ligne directe Nouakchott-Tunis. De là à faire le rapprochement entre les deux événements, il n’y a qu’un pas que beaucoup ont franchi.
De l’avis des experts du domaine, cette réduction de la fréquence des vols de la compagnies Tunisair fait perdre à l’Asecna et à Mauritania Air Lines 50% de leur chiffre d’affaire. D’où les nombreuses interrogations sur l’opportunité d’une telle décision, mécanique, et non accompagnée d’étude préalable.
A l’heure où Nouakchott s’apprête à inaugurer son grand aéroport international d’une capacité de 2 à 3 millions passagers par an, ne serait-il pas judicieux de s’ouvrir aux compagnies étrangères sans discrimination ?
Il est utile de signaler que lorsque la MAI a décidé d’ouvrir une ligne sur Paris, elle n’a pas du tout réduit les vols de Air France. De même, elle n’a pas aussi réduit de moitié les vols de la Royal Air Maroc sur Nouakchott-Casa. Encore moins ceux de Turkish Air Lines, une compagnie qui, en moins de 3 ans, est passé progressivement de 3 à 6 vols par semaine.
Sur les quatre vols Tunisair existant, ne fallait-il pas juste rajouter les deux vols de la MAI afin de porter l’axe Nouakchott-Tunis à une fréquence quasi-quotidienne ? Comment parviendra-y-on à raffermir la coopération entre les deux pays en freinant les liaisons aériennes ?
Devrait-on comme d’aucuns l’ont fait demander à la MAI de revoir sa stratégie et son business modèle pour mieux rentabiliser ses vols en comptant sur ses innovations, son agressivité et la qualité de son service plutôt qu’en misant sur le protectionnisme, souvent couteau à double tranchant?
Dans le monde l’aviation, une ligne n’est rentable que lorsque son taux de remplissage dépasse 60% et dans certain cas 70%. Qu’en est il de cette nouvelle ligne qui aurait du mal à dépasser 35% selon les échos? Nos managers doivent être prudents dans leur plan de développement en n’opposant pas developpement d’une compagnie et developpement du transport aérien. Notre pays doit s’ouvrir à tous. La Tunisie est le premier pays arabe à reconnaître la Mauritanie en 1960. C’est aussi l’un des premiers foyers de formation des cadres mauritaniens.