Seuls 20% des crédits alloués par les 140 banques agréées dans la zone de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) vont aux PME.
Les dossiers de crédit présentés par cette catégorie d’entreprises résistent rarement à l’analyse verticale, horizontale, ainsi qu’ à l’examen des flux de trésorerie et à l’analyse par ratio.
Autant de paramètres expliquant les rapports pour le moins difficiles qu’entretiennent les PME avec le secteur bancaire. D’où le grand séminaire organisé sur la question, le 1er septembre à Abidjan.
A l’initiative de l’African Guarantee Fund (AGF) et du cabinet Finafrique, la rencontre a servi tout d’abord à faire le diagnostic d’un marché de crédit caractérisé par des taux débiteurs de 7,9% en moyenne et des taux de refinancement de 3,5%.
Des raisons expliquant la «frilosité» du secteur bancaire vis-à-vis de la PME, tout a été évoqué. A commencer par cette méfiance exacerbée par l’asymétrie de l’information qui caractérise les rapports entre les deux parties.
Les banques reprochent aux dirigeants de ces entreprises de confondre chiffre d’affaires et bénéfices. De leur côté, les patrons des PME déplorent l’absence de conseil et la cherté des produits bancaires. Difficile de ne pas leur donner raison sur ce point à la vue du niveau des taux bancaires pratiqués, en totale déconnexion avec le taux directeur de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
Au delà du bien fondé des arguments des uns et des autres, le séminaire voulait surtout apporter une réponse pratique au dossier de crédit de la PME. Les banques hésitent souvent à cause du risque élevé qui pèse sur les jeunes pousses.
Un des moyens de baisser ce risque est de faire recours à la garantie, activité principale de l’AGF qui s’est engagé pour 200 millions de dollars de garantie sur les trois dernières années. Le fonds basé à Nairobi accompagne les banques dans la réponse aux besoins des PME à travers des produits financiers adaptés.
Cette problématique de la PME est accentuée par l’absence d’une définition standard. Là où la France notamment considère que cette catégorie doit compter au moins 250 employés et au plus 50 millions d’euros de chiffre d’affaires, l’UEMOA reste floue à quelques exceptions près. Le Burkina considère que la PME ne doit pas excéder 200 employès et 1 milliard de FCFA de chiffre d’affaires. A ces deux critères s’ajoute un investissement minimum de 250 millions FCFA. En Côte d’Ivoire, le cadre d’une PME instituée depuis 2012 reconduit les mêmes critères emploi et chiffre d’affaires adoptés par le Burkina Faso.