Tout y était à New York le 25 septembre. Le cérémonial des joutes onusiennes, la raideur des officiels, les protestations des ONG et cette inoxydable sérénité des dirigeants africains enrobés dans un G 77+ la Chine qui a le mérite de donner un effet grossissant aux positions des uns et des autres.
Bref, les 17 ODD adoptés à l’unanimité par les 193 membres de l’ONU prennent le relais des 8 Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) lancés en 2000 et arrivés à terme en 2015. Le nouvel agenda portera les efforts globaux jusqu’en 2030. Chaque pays sera évalué sur 3000 critères. Bonjour la bureaucratie !
Si les ODD ont le mérite de faire la jonction entre développement et durabilité (environnement), ils ne sont en rien contraignants et risquent de transformer les engagements nationaux en simple exercice de routine.
Dejà, à Addis Abeba, lors du sommet de juillet sur le développement durable, les pays du Nord avaient opposé une fin de non recevoir à une tax body qui devait gérer la gouvernance fiscale au niveau mondial. Le bloc du refus (Angleterre, Australie) n’a pas bougé d’un iota.
De même, le Nord a réussi à relativiser la question du financement du développement. Les fonds nécessaires au financement des ODD varieront entre 3500 et 5000 milliards de dollars par an, soit l’équivalent du PIB de la France et une fois et demi à trois fois celui de l’Afrique.
Sachant que le fonds vert pour le climat mis en place à Coppenhague et devant mobiliser 100 milliards de dollars pour le financement des projets liés à l’environnement atteint à peine 10 milliards de dollars, l’on mesure les difficultés de la tâche.