Mille francs CFA le kilo. C’est le prix auquel sera acheté le cacao au paysan ivoirien (850 francs lors de la dernière campagne), a annoncé ce jeudi Alassane Ouattara à l’occasion de la célébration des journées nationales du cacao à Yamoussoukro, la capitale politique du pays, ouvrant ainsi la nouvelle campagne cacaoyère.
« J’ai le grand plaisir de vous annoncer que le prix d’achat bord champ du cacao est fixé à un niveau record, un niveau historique, un niveau mythique de 1000 FCFA pour la campagne 2015-2016 », s’est exclamé le président ivoirien sous les ovations enthousiastes d’un parterre de planteurs.
La Côte d’Ivoire, qui s’est engagée à garantir aux producteurs l’équivalent de 60% du prix du marché international, surfe ces dernières années sur la bonne santé de la filière portée à l’envolée des cours mondiaux.
45% de l’offre mondiale
Le pays enregistre depuis trois ans des résultats exceptionnels. La production a connu depuis 2012 une augmentation de 21%, avec près de 1,8 million de tonne récolté au terme de la campagne 2014-2015. Ce qui a permis de distribuer 1 600 milliards de francs de revenus aux paysans, en hausse de 50% sur la période. En outre, la production ivoirienne passe de 36% à «plus de 45% de l’offre mondiale» a indiqué avec satisfaction le ministre ivoirien de l’Agriculture, Mamadou Sangafowa.
Le principal enjeu pour le premier producteur mondial, qui est en passe de relever le défi de la quantité (et de la qualité avec la promotion de la certification), demeure toutefois la transformation des fèves. Avec une capacité de broyage d’environ 35% de sa production, le pays entend porter ce niveau à 50% à l’horizon 2020. Une ambition illustrée par l’ouverture de la première chocolaterie du pays, œuvre du français CEMOI, en avril dernier.
Une nécessité absolue selon les analyses. En effet, en plus de la valeur-ajoutée qui sera ainsi générée, le pays pourrait ainsi amortir le choc d’une chute brutale des cours, compte tenu de la volatilité imprévisible des prix à l’international.
La filière cacaoyère représente 20% du PIB ivoirien et fait vivre entre 6 et 7 millions de personnes de Côte d’Ivoire.