« Les progrès sont en panne » en Afrique, a commenté le milliardaire d’origine soudanaise Mo Ibrahim à l’occasion de la publication ce 5 octobre de l’Indice Ibrahim pour la gouvernance en Afrique (IIAG, Ibrahim Index of African Governance) qui jauge chaque année les progrès dans la gouvernance des Etats africains.
Selon le rapport, la gouvernance connaît une évolution atone, marginale, + 0.2 point sur les cinq dernières années, trop insignifiant pour impacter le développement des Etats et du continent.
L’indice évalue les Etats à partir de quatre critères politiques, économiques, juridiques et sociaux et 93 indicateurs. Dans les catégories «Développement économique durable» et «Sécurité et Etat de droit», de nombreux pays enregistrent une dégradation de leur score, – 0.7 et -03 respectivement en moyenne. Et pour les deux autres « Développement humain » et « Participation et Droits de l’Homme », les progrès se font encore attendre, précisent les auteurs du rapport.
Conséquence, on retrouve toujours à peu près les mêmes à la tête du classement avec Maurice, Cap Vert, Botswana, Afrique du Sud, Namibie, Seychelles, Ghana, Tunisie, Sénégal, Lesotho, les deux derniers faisant leur entrée dans le top dix. A l’opposé, sans grande surprise, le Soudan, la République centrafricaine, le Sud Soudan et la Somalie ferment la marche.
La Fondation Mo Ibrahim trouvera-t-elle dans ces conditions un Chef d’Etat à hauteur de ses attentes pour recevoir le célèbre Prix Mo Ibrahim pour la bonne gouvernance en 2016 ? Le prix, doté d’une cagnotte de 5 millions de dollars sur dix puis 200 000 dollars annuels à vie, récompense chaque année le dirigeant africain ayant obtenu les meilleurs résultats, notamment en termes de gouvernance, à la tête de son pays. En 2015, l’ex-président namibien Hifikepunye Pohamba avait été l’heureux lauréat, une première depuis 2011.