Plus de 20 000 milliards de francs CFA d’investissement pour « conduire la Côte d’Ivoire à l’émergence en 2020 » c’est le pari du candidat Alassane Ouattara, le président ivoirien sortant, devant le patronat ce mercredi à Abidjan.
Premier invité dans de la tribune d’échanges « Face au patronat », initiée par la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI) afin de permettre aux candidats à l’élection présidentielle d’exposer leurs programmes de société et leurs visions pour le secteur privé, Alassane Ouattara a réaffirmer son projet de bâtir une économie performante afin de faire entrer la Côte d’Ivoire dans le cercle convoité des pays émergents.
De son bilan, le candidat unique de la coalition au pouvoir, le RHDP, a exprimé sa satisfaction : « 11 000 milliards de francs » d’investissements ont été réalisés contre un objectif de 10 mille milliards prévu.
Alassane Ouattara entend bien poursuivre sur sa lancée les cinq prochaines années en multipliant par deux les investissements qui sont traduits dans le Plan national de développement PND 2016-2020. Une ambition, destinée à donner des coups d’accélérateur à une économie impatiente de rattraper le retard pris ces dernières années et de rééditer « le miracle économique ivoirien » de la fin des années soixante-dix : « A la faveur des dix années de crise, le Ghana nous a dépassé, mais dans deux à trois ans nous dépasserons le Ghana. Nous aurons un taux de croissance de 8 à 10%, et en cinq ans le PIB aura augmenté de 50% » ; « au plan de la politique macro-économique nous avons traversé la page d’or, nous sommes maintenant en page de diamant » a-t-il commenté.
Et en cas de réélection, dès janvier, l’ex-directeur général adjoint du FMI, compte réunir à son tour de table, à Paris, les bailleurs de fonds afin d’amorcer la mobilisation des ressources. Des fonds qui devront provenir pour environ 60% du secteur privé, a-t-il dit, avant d’inviter les entreprises locales à s’impliquer davantage dans la réalisation de ce programme qui offrira par ailleurs des opportunités d’affaires importantes. « Si nous arrivons à réaliser cela, le taux de croissance pourrait alors passer à deux chiffres ».
En outre, les entreprises bénéficieront de « facilités » notamment avec la mise en place d’une politique fiscale assouplie visant à abaissé le niveau d’imposition jugé élevé. Sur la question attendue de l’indemnisation des entreprises qui ont subies des « casses » durant la crise post-électorale de 2010, le candidat a expliqué que des entreprises déjà ont obtenues une « amnistie fiscale » et des financements pour leur remise à niveau, avant d’annoncer que les processus d’indemnisation sera lancé très prochainement.
Bonne gouvernance
Alassane Ouattara promet une lutte « sans état d’âme » contre la corruption pour améliorer la gouvernance du pays. « Je veux (désormais) mettre le cap sur la bonne gouvernance », a-t-il indiqué, dans le but d’« assurer la sécurité des investissements » et « redonner confiance aux investisseurs ». « J’ai toujours demandé à des personnes, à des étrangers, les noms des ministres corrompus du gouvernement ivoirien (…). Je ferai la même chose avec vous. C’est vous qui me direz également quels sont les ministres corrompus. ». Une action qui va se poursuivre au sein de l’appareil judiciaire : « les juges corrompus, indélicats seront demis de leurs fonctions (…) ils ne seront plus considérés comme des personnes qui ne sont pas responsables devant la loi ».
Aussi, les deux institutions de contrôle, à savoir l’Inspection général d’Etat (IGE) et la Haute autorité pour la bonne gouvernance (HABG), installée avril dernier, seront-elles renforcées. Désormais, les structures appartenant à la sphère publique seront auditées chaque deux ans, voire chaque année, a-t-il prévenu.