La République démocratique du Congo et l’Afrique du Sud ont à nouveau réaffirmé ce vendredi leur engagement à voir le projet du Grand Inga, un barrage hydroélectrique pharaonique de 40 000 Mw, se concrétiser.
En visite à Kinshasa à l’occasion de la 9ème session ordinaire de la Grande Commission mixte qui réunit les deux pays, Jacob Zuma est venu donner une nouvelle impulsion à un vieux projet, datant des indépendances, qui a bien du mal à se mettre en place alors qu’il pourrait bien résoudre la crise énergétique que subi tout un continent.
Le Grand Inga selon le schéma arrêté, doit être le dernier maillon d’une chaine de quatre barrages, dont l’exécution a été amorcée il y a plus de trente. Inga I (372 Mw) et Inga II (1 429 Mw) construits respectivement en 1972 et 1982 fonctionnent en deçà de leurs capacités, faute de maintenance.
Quant à Inga III, estimé à une capacité de 4 800 Mw (soit l’équivalent de trois réacteurs nucléaires de troisième génération), il est encore au stade des études et devrait nécessiter 12 milliards de dollars d’investissements. Un projet dont la nation Arc-en-ciel se verrait acheter la moitié de la production, garantissant par là même sa viabilité financière.
Le gouvernement congolais a lancé fin juin des appels d’offre pour la réalisation d’Inga III auprès des trois consortiums étrangers : un groupement d’entreprises chinois, mené par China Three Gorges Corporation, qui a réalisé le barrage des Trois-Gorges en Chine, un autre dont le tête de file est le groupe de BTP espagnol ACS et le troisième conduit par le groupe canadien SNC-Lavalin. Et 2017 devrait voir un début d’exécution, si les deux partenaires parviennent à réunir leurs tours de table. Les experts de deux pays ont eu à plancher sur la question à la fin août et se sont accordés sur la mise en place d’un mécanisme de mobilisation de fonds.
Le Grand Inga, qui va parachever le complexe hydroélectrique, sera une fois construit le plus grand barrage hydroélectrique du monde avec une capacité deux fois supérieures à celle du barrage des Trois-Gorges en Chine.
Le soutien accru de l’Afrique du Sud formalisé en 2013 semble faire bouger les lignes. Les deux chefs d’Etat ont « exhorté les deux ministères ou départements concernés d’accélérer le processus en vue de résoudre toutes les questions en suspens, y compris la mise en place du Groupe de travail requis afin de baliser la voie pour l’exécution de ce projet panafricain » indique le communiqué final à l’issue de la rencontre.
La question du financement reste la principale entrave à ce vaste chantier. Outre la Banque mondiale, la Banque africaine de développement, dont le président Akinwumi Adesina se fait le chantre de l’électrification du continent, s’intéresse de près au projet. Il faudra entre 80 et 100 milliards de dollars d’investissements selon les sources pour le Grand Inga.