La Côte d’Ivoire est loin de se réjouir d’avoir « grappillé seulement cinq petites places, passant de la 147è à la 142è place » lors du Doing Business 2016, a signifié le Premier ministre ivoirien, Daniel Kablan Duncan, qui a battu le rappel des ministres et premiers responsables des administrations nationales pour « une réunion urgente » à l’occasion de la présentation dudit rapport. C’est que le pays qui s’est fixé pour objectif depuis 2014 d’être dans le top 50 du Doing Business d’ici 2018 (dans le rapport 2019), dans seulement trois ans donc, comptait faire un grand bond en avant dès cette année.
Trois principales faiblesses ont été étalées par Kablan Duncan : le retard dans la prise en compte des textes pour l’application des reformes en raison de la faible réactivité des administrations concernées, des insuffisances dans la mise en œuvre effective des mesures prises (au plan législatif et règlementaire) et le manque de synergie d’action entre les départements ministériels et les agences spécialisées de l’administration. Des limites qui ont occasionné cette année, la sortie du pays du top 10 des pays les plus réformateurs au monde, statut acquis lors des deux derniers classements où il avait gagné 30 places.
« Il nous faut donc remédier à ces dysfonctionnements. Pour ce faire, nous allons instituer des visites périodiques d’inspections par les ministres concernés, voire par le Premier ministre, pour le temps qu’il sera nécessaire afin de rendre les réformes effectives sur le terrain » a-t-il averti, avec en ligne de mire « l’accélération de la dématérialisation des procédures par l’informatisation de la plupart des actes administratifs concernant notamment le secteur privé ».
Les enjeux pour Abidjan sont d’autant plus importants que ces réformes sont un maillon d’un ensemble de mécanismes devant contribuer à l’émergence du pays en 2020, par la vitalité du secteur privé. « Le secteur privé est déjà et sera à l’avenir le principal moteur de la nouvelle croissance économique. L’objectif est de porter la part des investissements privés dans les investissements totaux à 70% en 2020 contre 61.9% en 2014 », a souligné Kablan Duncan.