L’agence de notation Fitch a confirmé le 6 novembre, dans un rapport, la note « B+ » à long terme du Gabon sous l’effet conjuguée d’un ralentissement économique en 2015 et d’un rebond projeté d’ici 2017 dans le sillage d’une remontée attendue des cours du brut.
Fitch Ratings a confirmé la note « B+ » à long terme du Gabon avec perspectives stables, une évaluation fortement imprégnée de l’évolution des cours du pétrole, sa principale ressource à l’export. Et l’agence a, dans le même temps, confirmé la note de crédit souverain à court terme du pays en devises étrangères à «B». La note du plafond souverain a été aussi confirmée à «BBB-», en ligne avec celle de l’ensemble des pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).
Une année 2015 en berne
Pour l’agence, la chute des prix du brut a mis en évidence la forte exposition du pays à l’or noir (44% des recettes publiques et 79% des exportations en 2014) dont les revenus vont chuter à 7,4% du PIB en 2015 contre 15,5% en 2013. Avec comme conséquence le retour au déficit budgétaire. En 2015, le déficit, selon Fitch, va afficher -2,1% du PIB contre un excédent moyen de 2,3% entre 2010 et 2013.
Idem pour le compte courant dont le deficit, -4% du PIB en 2015, est une première 1998.
Aussi, l’endettement va-t-il connaître un pic cette année (40% du PIB) en raison du recours au marché financier mais aussi de « la dépréciation du Francs CFA, via l’euro, par rapport au dollar (-9% en 2015) dans lequel 48% de la dette publique est libellée »?
La croissance économique devrait ralentir sous l’effet des restrictions budgétaires, notamment avec la réduction des subventions sur le carburant, « à 4,1% en 2015, contre 4,3% en 2014 et une moyenne de 6,4% en 2010-2013 ».
Une reprise prévue pour 2017
Toutefois, Fitch prévoit un rebond économique du pays d’ici 2017, s’appuyant sur ses propres projections de reprise des cours du pétrole à 60 dollars dès 2016, puis 70 dollars l’année suivante. Aussi, poursuit l’agence, la croissance de l’économie gabonaise devrait remonter à 4,6% en 2017 avec une réduction du déficit à 0,6% du PIB et de l’endettement (ramené à 37% du PIB).
Par ailleurs, le Gabon, qui jouit d’une monnaie « stable et une faible inflation » soutenue sur les « réserves communes » va néanmoins connaître « une baisse de sa production de pétrole en raison de la maturation des champs existants. Fitch prévoit que cette tendance se poursuivra à moyen et long terme ».
Le Gabon doit veiller au trend de son endettement dont l’évolution, liée au cours du pétrole, sera déterminante lors de la prochaine évaluation, conseille l’Agence qui préconise la mise en place d’un Fonds de stabilisation qui permettrait d’améliorer la résilience du pays face à la volatilité des cours de l’or noir.