1 milliard de dollars issus d’un eurobond de 2,75 milliards de dollars émis en juin 2014 aurait été détourné au Kenya. Le procureur de la république a ordonné une enquête menée par l’agence nationale de lutte contre la corruption.
Ces soupçons de détournement ont été lancés par la Coalition pour les réformes et la démocratie (Coalition for Reforms and Democracy/ CORD), le principal parti d’opposition au Kenya, qui reproche au gouvernement de ne pas pouvoir justifier des dépenses représentant plus de 140 milliards de shillings (1,4 milliards de dollars) sur la totalité des fonds issus de l’eurobond.
«Compte tenu des déclarations contradictoires des responsables et des comptes bien maigres des différents départements officiels, nous sommes obligés de conclure que les Kenyans sont une fois de plus victimes d’une opération de détournement de fonds sans précédent dans notre histoire», peut-on lire dans le communiqué.
Concernant l’enquête, l’agence de lutte contre la corruption, devra apporter des éclaircissements sur les différents postes de dépense des fonds issus de l’eurobond ; postes qui sont officiellement chargés de financer des projets d’infrastructures dont une voie ferrée reliant le port de Mombasa à la capitale Nairobi.
Dans l’Indice de perception de la corruption 2014 de l’ONG Transparency International, le Kenya est classé 145e sur 174 pays. Une situation sévèrement dénoncée par les principaux bailleurs de fonds du pays, à savoir les Etats-Unis, l’Union européenne (UE) et le Japon.
En juillet, un rapport du contrôleur général du Kenya avait révélé qu’à peine 1% des dépenses du gouvernement répondent aux règles comptables.