Non, le ciel n’est pas tombé sur la France. Le 13 décembre, à l’occasion du deuxième tour des régionales françaises, le parti de Jeanne d’arc a été battu par une coalition gauche-droite renforcée par une propagande médiatique digne de la Pravda.
Si elle n’a remporté aucun siège, Marine Le Pen peut quand même se targuer d’avoir dépassé de 400 000 voix son record historique du premier tour de la présidentielle de 2012 et d’avoir engrangé 350 conseillers supplémentaires.
Avec 6,8 millions de suffrages dans un contexte de forte abstention, ce parti, diabolisé par la bien-pensance cathodique, se positionne plus que jamais en challenger sérieux pour les présidentielles de 2017. Cette vague bleue marine est le reflet d’un glissement à droite de la France entière et de sa classe politique.
Vu d’Afrique, la différence entre Valls, Sarkozy et Marine Le Pen sur le dossier des migrants paraît bien mince.
Mais, il faut le dire, la perspective d’un tsunami frontiste inquiète une certaine Afrique conditionnée, elle aussi, par la propagande officielle qui coule sur les bords de la Seine.
Ainsi, à lire certains observateurs de chez nous, le Front National couperait l’aide internationale et mettrait en application le principe de « La France aux français et de l’Afrique aux africains», comme l’avait eu à le souligner dans les années 80, un certain Jean Marie Le Pen en tournée africaine.
Nous pensons au contraire que l’arrivée au pouvoir de ce parti anti-langue de bois hâterait le processus d’émancipation des élites africaines. Loin de défigurer la patrie des droits de l’homme, ce sera peut-être un électrochoc nécessaire pour sortir la France des contradictions devenues insupportables (interdiction du voile) pour les défenseurs des libertés.
L’expression « la France aux français» revêt en elle un devoir d’inventaire et de réévaluation des accords avec l’Afrique dont le déséquilibre est caché par le paternalisme des partis traditionnels.
Les aspects humanitaires de la coopération française ont de tout temps masqué les énormes profits tirés des échanges inégaux entre la métropole et ses anciennes colonies. Le zoom sur les turpitudes parisiennes bien réelles des dirigeants du continent à l’instar des biens mal acquis ne sont-ils pas des paravents reléguant en arrière-plan les scandales et pratiques qui ont contribué à la puissance des grands groupes français. Selon Le rapport Mbekki, 60% des flux illicites sont le fait des multinationales. Ce n’est pas l’impression rendue par la lecture des médias main stream.
Le discours primaire de Marine Le Pen suscitera, nous espérons, un sursaut de patriotisme nécessaire chez nos leaders qui penseront enfin casser cette servitude volontaire qu’est la Françafrique.