Comme nous l’annoncions hier, le gouvernement ivoirien a convenu de la privatisation de la Banque de l’habitat de Côte d’Ivoire (BHCI). L’information a été donnée par le ministre Bruno Koné au sorti du Conseil des ministres du mercredi 23 décembre.
Selon le porte-parole du gouvernement, la décision de privatisation, envisagée depuis 2011, répond à la nécessité de «venir en aide» à une «banque en difficulté».
L’opération va consister en «la cession des 51,6% de parts aujourd’hui détenues par l’Etat et ses démembrements à des privés », a indiqué Bruno Koné, ajoutant en outre que la nouvelle structuration devra donner à l’établissement «un statut de banque universelle».
Créée en 1993 en vue de promouvoir le financement de l’habitat social et économique ainsi que les programmes immobiliers, la BHCI est aujourd’hui contrainte par des « volumes de ressources (…) qui ne lui permettent pas de remplir convenablement cette mission » a-t-il signifié.
Une annonce qui intervient alors que l’idée d’une restructuration pour en faire un des leviers de la politique de logement, engagée ces quatre dernières années par l’Etat ivoirien, avait un temps prospéré.
La BHCI fait partie d’un lot d’actifs bancaires publics en crise pour lequel le FMI (Fonds monétaire international) avait appelé (dans un rapport en septembre dernier) « à des mesures urgentes de restructuration ». Après la liquidation de la Banque pour le financement de l’agriculture (BFA) en 2014 et la mise sous administration provisoire de la Caisse nationale des caisses d’épargne (CNCE), deux autres banques publiques sont dans le collimateur du gouvernement : Versus Bank et la BNI (Banque nationale d’investissement). Egalement, l’Etat ivoirien a déjà annoncé avoir entamé la cession de ses parts (20%) dans NSIA Banque.
Il faut noter que la Côte d’Ivoire, avec 24 établissements bancaires (soit 22,22% des 108 banques des 8 pays l’UEMOA), accueille le plus important réseau bancaire et 27,7% de l’actif bancaire de la zone, selon les données de la Banque centrale (BCEAO).