Le Premier ministre ivoirien, Daniel Kablan Duncan, a déposé ce mercredi matin sa démission. Une action qui entraine la chute d’un gouvernement en place depuis 2012 et dont le président Alassane Ouattara avait indiqué vouloir maintenir au lendemain de sa réélection, évoquant au passage la célèbre formule : « on ne change pas une équipe qui gagne ».
Il faut noter que l’information du remaniement, dont Financial Afrik avait fait part, animait les colonnes de la presse ivoirienne depuis la fin de l’année et avait trait à la gestion de «l’affaire Soro Guillaume» relative au mandat d’amener délivré à Paris. Lors du conseil des ministres du 24 décembre dernier, le président Alassane Ouattara avait ouvertement fait part au de son mécontentement quant à la réaction du gouvernement suite au « Mandat d’amener » délivré le 7 décembre dernier par la juge française Sabine Khéris contre Soro Guillaume, le président de l’assemblée nationale et deuxième personnalité du pays. Ce dernier avait alors manqué de se faire arrêter alors qu’il était en mission officielle à Paris dans le cadre de la Cop 21.
Deux ministres avaient alors été cités comme particulièrement visés : Charles Diby Koffi, le ministre d’Etat en charge des Affaires étrangères et Gnénéma Coulibaly, de la Justice. Le mutisme et les hésitations des officiels ivoiriens, avaient en effet été criards sur le sujet. Ce qui avait fait penser à une volonté de l’exécutif d’isoler, voire de se débarrasser d’un « pion gênant » analysent certains observateurs.
Il avait fallu en effet attendre le lendemain avant qu’une protestation officielle, du ministère des affaires étrangères, soit adressée aux autorités françaises via l’ambassadeur français à Abidjan. Et même si le « mandat » avait fini par être retiré, le malaise reste palpable.
Selon des sources proches de la présidence ivoirienne, le nouveau gouvernement est prévu « au plus tard la semaine prochaine ».