La Banque centrale sud-africaine a entrepris de relever son taux directeur « d’un demi-point » à 6,75% pour contrer le risque inflationniste et soutenir le rand, en chute libre par rapport au dollar américain, à peine deux mois après avoir consenti une première hausse d’« un quart de point », en novembre dernier.
La mesure qui prend effet à compter de ce 29 janvier, intervient dans un contexte de déprime de l’économie sud-africaine. Le pays qui fait face à un récurrent déficit énergétique, subit de plein fouet la baisse des cours de ses ressources minières (environ 40% de ses exportations) et une éprouvante sécheresse (la plus grave depuis un siècle, indique-t-on) qui contrarie son florissant secteur agricole. Le tout alors que l’on note une détérioration de la confiance des investisseurs en la gouvernance du pays, affichent certains observateurs.
L’institution monétaire anticipe dans ces conditions une hausse de ses prévisions d’inflation à 6,8% contre 4,6% en 2015. « Le rand s’est considérablement déprécié en raison de la conjoncture internationale, alors que l’impact sur les prix des denrées alimentaires de la sécheresse qui s’aggrave devient de plus en plus évident » a déclaré Lesetja Kganyago, le gouverneur de la South African Reserve Bank. En outre la croissance devrait s’affaisser à 0,9% (0,7% selon les prévisions du FMI), a-t-il indiqué, contre 1,3% en 2015.
Le rand qui a dégringolé de 25% en 2015 par rapport au dollar continue d’être dans la tourmente alors que l’environnement économique va vraisemblablement continuer à se dégrader au cours des prochains mois.