«Nous ne tuerons pas le naira», c’est en ces termes que le président nigérian, Muhammadu Buhari Nigeria, a rejeté toute idée de dévaluation de la monnaie.
Dans un communiqué de son porte-parole, Garba Shehu, rendu public le 28 janvier, le président du pays le plus peuplé d’Afrique estime que laisser chuter le naira ne ferait que conduire à une inflation plus élevée et causer des difficultés aux plus pauvres et à la classe moyenne.
« Les partisans de la dévaluation devront beaucoup travailler pour me convaincre que les nigérians ordinaires en sortiront gagnant. Je n’ai pas l’intention d’apporter de nouvelles difficultés à la population pauvre du pays, qui a déjà assez souffert. »
La banque centrale de la plus grande économie de l’Afrique a fixé le naira à 197-199 unités pour un dollar depuis mars 2015 pour enrayer sa glissade dans un contexte de déroute des prix du pétrole. Cettr politique coercitive a conduit à une pénurie de devises et a largement été critiqué par les investisseurs et les entreprises. La croissance du géant ouest-africain a été de 3 pour cent l’an dernier, soit le rythme le plus lent depuis 1999 d’après le Fonds monétaire international.
Seulement, au niveau des investisseurs, la principale interrogation est de savoir si le régulateur affaiblirait la monnaie sans la permission du président. Le ministre des Finances, Kemi Adeosun, avait déclaré dans une interview, la semaine dernière, que la banque centrale était « totalement indépendante ».
Le gouvernement du Nigeria prévoit de vendre 1 milliard $ d’obligations libellées en dollars pour aider à financer un déficit budgétaire record cette année.