La Représentante de l’ONU Femmes pour l’Afrique Francophone est venue toucher des doigts, les réalités socioéconomiques des populations de l’ïle A Morphil dans le Fouta Tora, au Nord du Sénégal.
Le 26 décembre 2015 est loin d’être un jour ordinaire à Walalde, commune peuplée de plus de 7000 âmes et située dans le département de Podor, Région de Saint Louis au Sénégal. Une escorte aux allures de la fantasia, des balancements de reins au rythme des mélodies pulaar, des youyous et des vivats des femmes, une haie d’honneur constituée du gratin spirituel, traditionnel et politique de la localité, une ambiance digne de la téranga sénégalaise.
Voilà le décor qui est planté pour accueillir Diana Ofwona, Directrice régionale de l’ONU Femmes pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. En poste depuis 2010, la diplomate d’origine kényane foule pour la première fois le sol du Fouta Toro.
Sur invitation d’El hadj Seybatou AW, fils du terroir, ouvrier de développement et par ailleurs, Administrateur Directeur Général d’AVENI-RE (Première compagnie de réassurance privée en Afrique Francophone), la patronne de l’ONU femmes pour l’Afrique francophone vient écouter les doléances des populations de cette localité qui, malgré les efforts individuels déployés par ses illustres fils à la tête desquels Seybatou AW, ne savoure pas encore les fruits bien juteux de la modernité. Pas de route bitumée, pas d’électricité en permanence, pas d’infrastructures sanitaires à jour, chômage ambiant et bien d’autres maux constituent le lot quotidien des populations. C’est consciente de la nécessité de changer les choses et surtout fort de la relation de proximité avec Seybatou AW que Diana Ofwona epse Mukama s’est résolue à arriver ce jour à Walalde. Une détermination si forte que ni les 700km parcourus de Dakar à Walalde, ni la chaleur torride ou les routes poussiéreuses de l’île amorphil n’ont pu ébranler. Il est pratiquement 13h lorsque maître des cérémonies annonce les axes du programme de la visite, sous une pluie d’ovations nourries des populations vivement émues par l’insigne honneur qu’elles ont ce jour, de recevoir sur la terre de leurs ancêtres cette distinguée dame qui, en plus est la cousine de Barak Obama (le Président des Etats Unis d’Amérique). C’est ainsi que tour à tour à travers les allocutions de Farba (chef coutumier) Bocar Demba, du 1er adjoint au Maire Ardo Dieng de Walalde, d’Ismaël Ba (Président des Jeunes de Walalde) ou encore de Coumba Ibra Dieng épse AW (Présidente de la promotion des groupements féminins), les populations ont égrené leurs chapelets de doléances allant du renforcement du centre de santé à l’appui aux initiatives féminines génératrices d’emplois et de revenus, en passant par la formation en informatique ou encore l’accès à l’électricité. La diplomate internationale en charges des questions féminines en Afrique francophone rassurera les jeunes et les femmes par un « je vous ai compris » avant d’ajouter que « Je verrai comment faire car dans ma culture, on n’annonce pas d’avance ce qu’on veut faire ». Une déclaration qui cadre bien avec l’esprit et la culture pulaar bien incarnée par leur fils Seybatou AW.
Depuis une dizaine d’année en effet, cet ouvrier de développement a contribué de façon significative à changer le visage de Walalde et de ses environs. A son actif, la création d’un collège moderne à Walalde, la réhabilitation du forage, l’achat d’un groupe électrogène pour alimentation des ménages en courant électrique, l’appui à l’organisation des campagnes médico-sanitaires, l’appui aux initiatives de développement agricole, pastorale et piscicole, avec la dernière en date, l’empoissonnement le 10 juin 2014, de la mare de Walalde avec plus de 25000 alevins, avec l’appui de l’Agence nationale d’Aquaculture. Sans oublier qu’en 2011 et à travers le même Seybatou AW, l’image de la localité avait déjà été hautement rehaussée par la visite à Walalde de Abdoulaye Wade, alors Président la République du Sénégal. « La vie de seybatou AW est un bien très précieux pour nous, les populations de Walalde, qu’elle soit encore plus longue », a déclaré le président des jeunes dans son allocution. La suite de la visite de Diana s’est poursuivie par un échange avec les associations de femmes présentes, une rencontre avec les dignitaires traditionnels et une appréciation de quelques réalisations citoyennes de Seybatou AW dans la localité. En attendant que Diana apporte des réponses aux doléances exprimées par les populations, ce moment de partage restera longtemps gravé dans les archives Walaldéennes.
R.D