Trés soulagée naguère de son sauvetage par les capitaux angolais, la banque portugaise BPI est aujourd’hui embarrassée par son «exposition Afrique» à cause de son engagement dans la dette publique angolaise (via sa filiale locale, BFA) et des nouvelles règles de supervision au sein de l’Union Européene.
L’assemblée générale des actionnaires de la troisième banque portugaise a rejeté vendredi un projet de scission visant à isoler ses actifs africains dans une nouvelle structure, qui avait été proposé par le conseil d’administration pour limiter les risques liés à sa filiale angolaise.
Le projet voté â 63,08 n’a pas obtenu la majorité qualifiée des deux tiers, nécessaire pour son adoption. En 2015, la BPI a rèalisé un résultat net de 236,4 millions d’euros aux antipodes de la perte séche de 163,6 millions d’euros en 2014. En dépit de ces bonnes réalisations, la banque reste pénalisée par son ratio de fonds propres à cause notamment des changements de règles de supervision au sein de l’UE.
L’opération proposée par le conseil d’administration concernait la part de 50,1% de BPI dans la BFA, mais aussi ses actifs au Mozambique (30% de la banque BCI et 100% de BPI Mozambique). Ces actifs devaient être placés dans une nouvelle entité détenue directement par les actionnaires de BPI, dont le principal, la banque espagnole CaixaBank, détient 44,1% du capital.
Fin janvier, le conseil d’administration de BPI avait rejeté une solution alternative du groupe de télécommunications angolais Unitel, qui détient le reste du capital de la BFA et se proposait d’en acquérir 10% de plus pour 140 millions d’euros.
La femme d’affaires angolaise Isabel dos Santos, fille du chef d’Etat angolais Eduardo Dos Santos et deuxième actionnaire de BPI avec 18,6% du capital, mais aussi actionnaire à 25% d’Unitel, s’était toujours opposée à l’opération de scission de la banque portugaise.